Madame Figaro

VINCENT DEDIENNE Scène de folie

- PAR MARILYNE LETERTRE

Après les succès de S’il se passe quelque chose et du Jeu de l’amour et du hasard, l’acteur remonte sur scène dans Ervart ou les Derniers jours de Frédéric Nietzsche (1). Signée Hervé Blutsch et mise en scène par Laurent Fréchuret, cette comédie ubuesque met en scène les marginaux d’une société gangrenée par la bien-pensance et la bienséance, mais constitue aussi une déclaratio­n d’amour au théâtre. Rencontre avec le héros en titre de cette farce démente attendue sur les planches du Rond-Point, à Paris.

Madame Figaro. – Pourquoi ce texte vous a-t-il attiré ?

Vincent Dedienne. – Hervé Blutsch est un auteur que je connais depuis l’adolescenc­e. J’avais vu une de ses pièces à Dijon, qui m’avait marqué. Quand Laurent Fréchuret m’a proposé Ervart, j’étais ravi : je me souvenais de quelque chose de libre, cinglé et original. Blutsch crée sans savoir s’il est possible de jouer ce qu’il écrit. D’ailleurs, beaucoup avaient tenté de monter cette pièce sans y parvenir. Qui est Ervart, votre personnage ?

Un homme persuadé que sa femme le trompe devient fou de jalousie.

C’est le personnage à la trajectoir­e la plus sombre. Autour de lui, c’est la pagaille : Frédéric Nietzsche fait des claquettes, et un percepteur zoophile tombe amoureux d’un cheval de Troie. Le spectacle, qui convoque Alfred Jarry, les Monty Python ou Eugène Ionesco, joue aussi beaucoup avec les codes du théâtre.

Vous êtes neuf comédiens sur scène. L’esprit de troupe vous correspond-il ?

J’adore ça ! Dans la pièce de Marivaux, avec Laure Calamy, Clotilde Hesme et Cyrille Thouvenin, il y avait des variations, il fallait être sur le qui-vive. En troupe, les soirées de tournée sont aussi moins longues que lorsque je traversais la France avec mon seul-en-scène ! D’autant plus qu’ici, dans Ervart, Tommy Luminet, qui est mon meilleur ami depuis l’école de théâtre à Saint-Etienne, fait partie de la bande : le metteur en scène cherchait qui pourrait jouer ce rôle d’ami pour mon personnage . Tommy s’est imposé d’emblée. Quels sont vos projets ?

La tournée du Jeu de l’amour et du hasard, en mars et avril. Je pense aussi à mon prochain spectacle, et j’ai écrit un film avec Mikael Buch, le réalisateu­r de Simon et Théodore. Nous aimerions le tourner à la rentrée. TMC diffusera aussi en prime une émission de variété très prochainem­ent (2) présentée par Yann Barthès. Il y aura des chansons et des sketches que j’ai écrits et que je jouerai avec des amis comédiens. (1) Ervart ou les Derniers jours de Frédéric Nietzsche, du 9 janvier au 10 février,

au Théâtre du Rond-Point, à Paris. (2) Soirée pyjama, le 9 janvier à 21 heures, sur TMC.

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 ??  ?? Vincent Dedienne.
Vincent Dedienne.

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