UNE MINUTE PAR JOUR
Tout a commencé au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. « J’étais bouleversée, raconte Nadia Vadori-Gauthier, performeuse et chercheuse en art à Paris-VIII. Je me sentais impuissante face à cette violence. Au lieu de me terrer chez moi, je suis sortie dans la rue et j’ai vissé ma caméra sur un pied. En jogging, pas coiffée ni maquillée, sur le trottoir, j’ai dansé le temps d’une minute. Face à l’obscurantisme, je voulais poser un acte de résistance poétique, créer une alliance avec les autres, faire gagner la vie. » À raison d’une vidéo par jour diffusée sur son site *, l’artiste distille, avec une constance touchante et une audace folle, ses entrechats, ses pas chassés et ses chaloupés dans les contextes les plus improbables. Devant un cordon de CRS, à l’hôpital, dans des bureaux, sur des chantiers ou face à la Manche, à Calais. Ses vidéos totalisent 1 350 000 vues. « Danser permet d’habiter le monde en mouvement, et pas de façon figée sur ses positions, explique-t-elle. Cela implique d’être à l’écoute du rythme de l’autre. On crée un rapport plus empathique au monde. » * uneminutededanseparjour.com