Madame Figaro

SARAH BURTON VUE PAR SIMON UNGLESS

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“UNE ÂME DOUCE”

ILS SE SONT RENCONTRÉS il y a vingt-cinq ans, au Central Saint Martins College, où Simon Ungless était le professeur de Sarah. En 1996, il la présente à Lee Alexander McQueen, avec lequel il collabore pour ses premières collection­s. Une rencontre déterminan­te, puisque Sarah Burton va travailler quatorze ans avec le créateur avant de reprendre les rênes de sa maison. Aujourd’hui directeur exécutif de la School of Fashion au sein de l’Academy of Art University de San Francisco, Simon Ungless se souvient.

UNE MODE SENSIBLE « Sarah est passionnée par la technique, la qualité, l’artisanat. C’est ce qui m’avait marqué lorsqu’elle était mon étudiante. Elle cherchait déjà, avec une exigence peu commune, à concevoir un vêtement de A à Z. C’est la personne la plus loyale que je connaisse. Sarah est une âme douce. Elle est totalement impliquée dans la mode et en même temps à part, très singulière. »

FIDÈLE ET INNOVANTE « Depuis qu’elle est la directrice artistique de McQueen, Sarah a accompli un travail remarquabl­e. Elle n’a rien perdu de la vision originale de Lee Alexander, mais lui a apporté une forme de douceur et de séduction qui attirent un plus large public. Elle se nourrit des archives pour mieux projeter sa propre vision, sans jamais être dans la redite, encore moins dans l’imitation. Elle construit sa propre grammaire. »

CE QUI DISTINGUE SARAH DE LEE ALEXANDER ?

« Lee aimait travailler autour du concept de rupture, seuls comptaient les idées et le processus créatif. Sarah, elle, se soucie aussi du business, de la vente ou de la production, ce qui donne à la maison une plus grande ampleur. Lee était un showman. Sarah n’a jamais cherché à le concurrenc­er sur son propre terrain. Elle est en retrait, se concentre sur les vêtements. L’un et l’autre sont deux merveilleu­x storytelle­rs.

Ils délivrent le même message, mais chacun avec sa voix. »

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