Madame Figaro

ET SI ON BUVAIT LE BOUILLON ?

IL EST SAIN, LÉGER ET SAVOUREUX. SIMPLE À RÉALISER, IL SAIT MAGNIFIER LES RESTES DE POULET OU DE CRUSTACÉS. PARFAIT POUR UNE DÉTOX DE PRINTEMPS.

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UN POTAGE EN FUSION

Le bouillon met l’esprit des chefs en ébullition ! Surtout celui de William Ledeuil, à la tête des restaurant­s Ze Kitchen Galerie, KGB et Kitchen Ter(re), à Paris. Il en a même fait tout un livre, Bouillons (Éditions La Martinière). On y trouve ses recettes, évidemment, et, en introducti­on le chef évoque avec passion cette spécialité qu’il décline et réinvente depuis ses débuts. « Chez ma grand-mère, il y avait toujours un bouillon qui mijotait sur le feu pour la soupe du soir. Ce souvenir a peut-être attisé mon intérêt pour les bouillons, souligne-t-il. Apprenti, alors que j’étudiais les bases du bouillon, j’ai compris qu’il offrait une multitude de pistes créatives. C’est lors de mes voyages en Asie que j’ai confirmé cette intuition. Là-bas, le bouillon est plus qu’une aide culinaire, on en fait des plats et il est inscrit dans la culture. » C’est ainsi que, très vite William Ledeuil fait du bouillon sa signature, avec des twists bien à lui, en ajoutant, par exemple, à une base classique de légumes ou de volaille, des herbes fraîches, des agrumes…

LA CULTURE DU BOUILLON

« Pour moi, le bouillon va aussi de pair avec la notion de bien-être. D’ailleurs, je n’étais pas très en forme ces derniers temps et je me suis mis au bouillon », s’amuse-t-il. C’est précisémen­t parce que le bouillon est à la fois digeste et nourrissan­t qu’il va connaître un immense succès commercial dans la seconde moitié du

XIXe siècle. Le livre Bouillon, les recettes cultes des bouillons parisiens

(Éditions Marabout) raconte que Baptiste-Adolphe Duval, boucher et visionnair­e, propose rue Saint-Honoré, à Paris, de petites tasses de consommé de légumes et de viande qui remportent un franc succès.

C’est le début d’une success story, en quelques années, une quarantain­e de bouillons Duval, où l’on se restaure à prix doux, va voir le jour.

IL NE BOIT PAS LA TASSE

Aujourd’hui, Corinne Lacoste et Laura Guillemin, créatrices de la marque Chic des Plantes !, ont ajouté à leurs collection­s de tisanes une gamme de bouillons. « L’idée de glisser dans nos mélanges des légumes à la place des fruits est venue tout naturellem­ent, expliquent-elles. On s’est lancées avec trois variétés de bouillons en sachets, à boire mais aussi à cuisiner : de l’eau chaude, un sachet de bouillon, quelques légumes, avec riz, pâtes, quinoa, et viande ou poisson coupés en petits morceaux. » Leurs créations ont attiré l’attention des restaurant­s Yoom, qui leur ont proposé de créer des associatio­ns dim sums-bouillon. Cela donne, par exemple, un bouillon mêlant tomate, poivron, carvi, romarin, coriandre, thym citron et radis noir à siroter avec un dim sum crevette chorizo.

Le bouillon a pris de la bouteille : la nouvelle marque Bù conditionn­e ainsi ses recettes de bouillons en flacons et les promeut avec un message : « C’est bon, c’est sain, ça fait du bien. » Difficile de résister…

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