Madame Figaro

Cover story : Marloes Horst.

LA TOP NÉERLANDAI­SE ILLUMINE LES PODIUMS DE SA BEAUTÉ NATURE. POUR NOUS, ELLE INCARNE LES ALLURES PHARES DE LA SAISON.

- PAR ISABELLE GIRARD / PHOTOS JASON KIM / RÉALISATIO­N JULIE GILLET / MODÈLE MARLOES HORST @ NEXT MODELS

AAVEC UN PRÉNOM QUI, EN GALLOIS, SIGNIFIE « PROMONTOIR­E » et un nom de famille qui est celui d’un château hanté du Brabant, Marloes Horst ne pouvait avoir qu’une ligne de chance exceptionn­elle. Et, comme dans tous les contes de fées, l’héroïne a pris son temps avant de bien vouloir endosser ses habits de princesse. La jeune Marloes, 1,75 m, cheveux blond Viking et yeux lagon, se trouvait – allez savoir pourquoi - moche, n’avait pas confiance en elle et n’aimait qu’une seule chose : la vie simple qu’elle menait dans son village du nord de la Hollande, sa famille, l’école, les animaux, les cours de danse, voulant être tantôt vétérinair­e, tantôt danseuse, comme beaucoup de petites filles. Sa meilleure amie, avec qui elle parcourait la campagne en prenant des photos — « que j’aimerais bien retrouver », dit-elle aujourd’hui avec nostalgie —, avait, quant à elle, des idées plus précises : elle voulait intégrer le milieu de la mode. Alors, à 17 ans, les deux gamines décident d’envoyer leurs clichés à une agence de mannequins hollandais­e, comme on lance une bouteille à la mer, comme on lance un défi au hasard. Deux jours plus tard, tombée sous le charme indécent de ces deux jolis minois, l’agence Ulla Models se manifestai­t et demandait à les rencontrer. « Et voilà, conclut Marloes, c’est ainsi que tout a commencé. Aujourd’hui, je suis mannequin, et mon amie est devenue une célèbre maquilleus­e. »

MARLOES N’OUBLIERA JAMAIS SON PREMIER SHOOTING dans un entrepôt d’Amsterdam. L’agence avait appelé en urgence pour une séance photo. Annulation immédiate des festivités organisées ce week-end-là, départ en trombe en voiture, état d’angoisse maximal et test réussi. « Cette journée m’a appris que, dans ce métier, il fallait à tout instant être prêt à partir et à modifier ses plans. Je crois qu’au fond de moi cette profession qui s’annonçait comme une absence totale de routine m’a plu. » Ses débuts ne sont pourtant pas aisés. Marloes découvre, certes, les voyages, mais aussi la solitude, la perte de ses repères familiaux. « Certains soirs, j’appelais ma mère en pleurant. Elle était très inquiète. J’avais des doutes. Je me demandaiss­i j’avais pris la bonne décision, si je n’aurais pas mieux fait de rester chez moi et de continuer mes études. » Heureuseme­nt, sa carrière de mannequin démarre sur les chapeaux de roue et ne lui laisse pas le temps de réfléchir. La voilà engloutie par l’inexorable emploi du temps chronophag­e du métier. Paris, Londres, puis New York, « the place to be, certes, mais aussi l’éloignemen­t. Heureuseme­nt que l’agence me faisait beaucoup travailler ! Cela occupait ma tête. Mais j’ai quand même mis du temps à me sentir chez moi. Et, aujourd’hui, je ne me lasse pas d’aller à Central Park et de regarder la couleur des feuilles des arbres... Je suis malgré tout restée une vraie campagnard­e ».

VOILÀ DIX ANS QUE MARLOES HABITE NEW YORK et travaille pour l’agence Next. Elle a commencé avec Prada, a été l’égérie de la campagne d’un parfum Valentino, est apparue dans le calendrier Pirelli, photograph­iée par Terry Richardson. Avec le temps, elle a appris à poser en parlant avec les photograph­es, en regardant les défilés, en s’inspirant de celles qui sont ses icônes, comme Gemma Ward, une mannequin australien­ne – « Elle dégage une puissance communicat­ive comparable à celle de Claudia Schiffer ou de Brigitte Bardot en leur temps. » Marloes n’hésite pas à dire que la mode existe pour que les femmes se fassent plaisir, pour qu’elles se sentent bien et s’amusent.

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