LES PLANS SUR LES COMÈTES de Zac Langdon-Pole
Zac Langdon-Pole est un poète. Là où les artistes se laissent guider par leur imaginaire, cet artiste néozélandais de 32 ans, lauréat du prix BMW Art Journey, a préféré suivre les oiseaux migrateurs et les étoiles. « Lorsque j’ai soumis mon projet, explique-t-il, je voulais utiliser cette opportunité pour découvrir la manière dont les peuples avaient tracé les cartes du ciel. En entreprenant ces voyages, j’ai voulu retracer la relation entre les formes de cartographie du ciel en Europe et dans les îles Pacifiques. » Bien avant qu’il ne soit habité de centaines de satellites permettant le GPS, qui nous oriente sur Terre, le ciel guidait nos ancêtres. Ce voyage à travers l’espace a permis à Zac Langdon-Pole d’explorer ses thèmes de prédilection : le temps, la migration, l’assimilation, le mixage.
La recherche de l’artiste est une réponse à un monde de plus en plus fragmenté. Les cartes de Zac Langdole-Pole ne sont pas géographiques. Il s’agit plutôt de cartes émotionnelles pour nous diriger dans un monde chaotique. Parti de son studio de Berlin, il a parcouru la planète durant cinq mois, de Londres aux îles Marshall, en passant par l’Ardèche, les catacombes de Paris, Los Angeles, Honolulu, Wellington, Hongkong, Singapour... De ce long périple, il a rapporté des oeuvres créées par interpolation – assemblages de matériaux ou d’objets disparates. Par exemple, du sable d’une plage des îles Marshall, qu’il a transformé en photogramme, évoque un ciel rempli de milliers d’étoiles. Son voyage lui a donné l’impulsion pour créer pour les années à venir. Un avenir dont il possède désormais une carte.
C’est assez rare pour être applaudi : une belle exposition, à la galerie pantinoise de Thaddaeus Ropac, éclaire le rôle fondamental des femmes dans l’histoire de l’art minimal des années 1920 au début des années 1980. Les quatorze artistes exposées, souvent subtilement féministes, redessinent l’espace, renouvellent l’abstraction géométrique, jouent avec les techniques et les médiums : sculpture, peinture, photographie, installation. L’occasion de (re)découvrir les photos Bauhaus de Lucia Moholy, la forêt abstraite et dansante de Rosemarie Castro, l’oeuvre radicale, entre art et technologie, de Vera Molnár, la peinture murale monumentale et tendue de ficelles de Lydia Okumura, les grilles revisitées de Kazuko Miyamoto…
Dimension of Reality : Female Minimal,