Madame Figaro

: Mathieu Lehanneur.

APRÈS AVOIR CRÉÉ DEUX ESPACES À NEW YORK, LE DESIGNER PRÉPARE, À PARIS, LE RÉAMÉNAGEM­ENT DU GRAND PALAIS.

-

Le principal trait de votre caractère ?

Je crois que je ne suis pas

« fini ». Je suis toujours l’enfant que j’ai été et j’apprends sans cesse. Celui dont vous êtes le moins fier ?

L’impatience. Je trouve que le temps va toujours plus vite que moi et c’est épuisant. Celui que vous détestez chez les autres ? La paresse d’esprit. Cette façon de vouloir donner un avis sans avoir pris le temps de la réflexion. Votre truc antistress ?

Prendre mes deux enfants dans mes bras. Toutes préoccupat­ions s’évaporent par ce simple geste primitif.

Votre geste écolo ?

Arrêter de faire des enfants… Je viens d’une famille de sept, j’ai donc naturellem­ent une attirance pour les grandes tribus, mais je sais aussi que chaque nouvel être humain porte en lui un impact lourd pour l’ensemble de notre écosystème.

Les trois basiques de votre dressing ?

Des boots en cuir, un pull à col châle et un tee-shirt blanc.

Le casting d’un dîner idéal chez vous ?

Le décorateur Jacques Grange, l’artiste Loris Gréaud, la présidente de Christie’s France, Cécile Verdier, le designer Hubert de Malherbe, la présidente de la marque Artemide, Carlotta de Bevilacqua, la directrice du design au MoMA de New York, Paola Antonelli, le cofondateu­r de la galerie Demisch Danant, Stephane Danant. Une musique dans votre vie ?

Le Requiem de Mozart, la seule preuve tangible de l’existence de Dieu.

Le livre qui vous accompagne ? Ce qui dépend de nous,

d’Épictète. J’ai dû le lire à contrecoeu­r en classe de terminale, et il m’est resté en tête bien au-delà de ce que je pouvais imaginer.

Une rencontre qui vous a marqué ?

Un adolescent autiste écossais m’a écrit il y a quelques années pour me dire à quel point mes projets l’inspiraien­t et lui faisaient du bien. Je me suis alors dit que je servais peut-être à quelque chose… Un héros d’enfance ?

Holden Caulfield, le personnage de L’Attrape-Coeurs, de J. D. Salinger. Je l’ai découvert comme une autorisati­on à être soi-même.

Une mode qui vous agace ?

Celle qui fait semblant d’apparaître alors qu’elle n’est que la reproducti­on d’une mode passée.

Votre madeleine de Proust ?

Un rocher face à la mer en Corse, où j’ai passé beaucoup de temps, enfant. J’en garde un mélange d’hypnose et d’énergie vitale.

Que faites-vous pendant le confinemen­t ?

Je suis à la campagne, isolé comme sur une île. Je gère mon impatience, je fais travailler mes enfants en mixant les jeux et les mathématiq­ues, et j’essaie de concevoir bien ce qu’il faudra annoncer clairement…

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France