Vive LES HÉROÏNES

QUEL PLAISIR de retrouver rangée (confinée) dans sa bibliothèque Madame Bovary, que l’on peut relire à l’infini. Immortelle, l’héroïne de Gustave Flaubert faillit pourtant disparaître dès sa publication pour outrage à la morale. Heureusement, Flaubert gagna son procès en 1857. Franchissons les frontières – en littérature tout est encore possible –, pour retrouver Anna Karénine, l’héroïne de Léon Tolstoï, flamboyante, amoureuse et tragique. Filons en Espagne pour rejoindre Carmen, connue grâce à l’opéra de Bizet, mais à l’origine protagoniste d’une nouvelle de Prosper Mérimée, l’auteur d’une célèbre dictée que l’on peut s’amuser à faire en famille, à la maison.

TOUTES CES HÉROÏNES nous ont donné l’envie de créer le Grand Prix de l’Héroïne-Madame Figaro pour mettre en valeur des femmes d’exception comme dans La petite communiste qui ne souriait jamais, de Lola Lafon, Rien ne s’oppose à la nuit, de Delphine de Vigan, M Train, de Patti Smith, Moura, d’Alexandra Lapierre, Looping, d’Alexia Stresi, La Jeune Épouse, d’Alessandro Baricco, Petite soeur, mon amour, de Joyce Carol Oates, Olympe de Gouges, de Catel & Bocquet ou Les Rêveurs, d’Isabelle Carré…

LA LISTE EST LONGUE ET BELLE, et toutes trouveront une place dans votre coeur. Elles nous permettent de nous évader, de ne pas perdre espoir, et on pense à Simone Veil, que l’on retrouve dans L’Aube à Birkenau, un émouvant livre d’entretien avec David Teboul. Son allure, sa voix, ses nobles pensées…, on aimerait tellement qu’elle soit là pour nous guider en cette « folle saison ». B. B.