Madame Figaro

DAPHNÉ ROULIER, journalist­e *

“La limite de notre vanité”

- * « Rayon Cult’ », sur Paris Première.

D’où vient votre goût de la mer ?

J’ai beau ne pas être un homme libre – je suis née femme et le suis toujours au dernier recensemen­t –, j’ai toujours chéri la mer. Un double atavisme grec et normand explique ce goût pour la chose liquide. J’ai grandi entre ces deux ciels, le premier réfléchiss­ant l’éblouissem­ent méditerran­éen, le second les humeurs changeante­s des ciels du Nord. Les lumières de la mer me sont aussi indispensa­bles que les beautés inouïes et sauvages que j’imagine dans ses profondeur­s. La mer me distrait de la finitude de la terre et de ceux qui s’y activent en oubliant tout ce qu’ils lui doivent.

Qu’est-ce que l’océan vous inspire ?

La mer, c’est la limite de nos incommensu­rable vanité et folle prétention à nous imaginer supérieurs à elle, au point de la vider de sa substance sans avoir un jour à en payer les conséquenc­es. Ce jour-là semble s’approcher à grands pas, nous pourrons dire alors que nous avons vraiment bu la tasse !

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