Océan de vie », par Isabelle Autissier.
Le plancton océanique fournit la moitié de l’oxygène que nous respirons. L’océan * absorbe un tiers de nos émissions de gaz à effet de serre. Les produits de la mer apportent les protéines indispensables à des milliards d’humains. S’il était un pays, l’océan serait la septième
puissance économique du monde. Les chercheurs y ont déjà identifié des milliers de substances médicamenteuses utiles contre la douleur, le VIH, Alzheimer, certains cancers… et j’en passe. Se baigner, respirer l’iode, voir la mer sont de puissants stimulants et antidépresseurs. Les vagues et le vent peuvent produire plus d’énergie que nous ne saurions en consommer. La beauté et le mystère de l’océan, la majesté d’une baleine ou le sublime vol d’un albatros enchantent nos rêves et nos poètes. Sans océan sain et vivant, la santé et la stabilité des communautés humaines sont menacées. Pourtant, pollution, surpêche, dérèglement climatique, bétonnage des littoraux mettent à mal chaque jour ce précieux capital de vie. Les deux tiers des espaces marins subissent de forts impacts, 90 % des espèces commerciales sont en état de surpêche (ou à la limite), un camion-poubelle de plastique finit chaque jour en mer… On se croise les bras ? Non ! La nature est bonne fille. Dès qu’on la laisse respirer, elle reprend des couleurs. Nombre d’entre nous ont noté sa vitalité durant la période de confinement. En mer, une aire marine protégée bien gérée, c’est l’assurance de la vie qui revient. Concrètement, comme consommateurs et citoyens, nous pouvons agir : consommer modérément du poisson, privilégier la pêche locale, faire la chasse au plastique, se mobiliser contre les atteintes environnementales, les pollutions agricoles ou industrielles, le béton à outrance, la destruction des zones humides et des marais côtiers, apprendre à nos enfants à s’émerveiller et à respecter ce milieu. Les humains sont à l’origine des problèmes, mais ils sont ceux qui oeuvreront aux solutions.
Depuis quatre milliards d’années, l’océan veille sur la vie, donc sur nous. À nous de veiller sur lui.