Madame Figaro

Océan de vie », par Isabelle Autissier.

- PAR ISABELLE AUTISSIER, NAVIGATRIC­E, AUTEURE ET PRÉSIDENTE DE LA FONDATION WWF FRANCE / ILLUSTRATI­ON MARC-ANTOINE COULON Dernier ouvrage paru : « Oublier Klara », Éditions Stock. * Célébrée le 8 juin, la Journée mondiale de l’océan vise à promouvoir un p

Le plancton océanique fournit la moitié de l’oxygène que nous respirons. L’océan * absorbe un tiers de nos émissions de gaz à effet de serre. Les produits de la mer apportent les protéines indispensa­bles à des milliards d’humains. S’il était un pays, l’océan serait la septième

puissance économique du monde. Les chercheurs y ont déjà identifié des milliers de substances médicament­euses utiles contre la douleur, le VIH, Alzheimer, certains cancers… et j’en passe. Se baigner, respirer l’iode, voir la mer sont de puissants stimulants et antidépres­seurs. Les vagues et le vent peuvent produire plus d’énergie que nous ne saurions en consommer. La beauté et le mystère de l’océan, la majesté d’une baleine ou le sublime vol d’un albatros enchantent nos rêves et nos poètes. Sans océan sain et vivant, la santé et la stabilité des communauté­s humaines sont menacées. Pourtant, pollution, surpêche, dérèglemen­t climatique, bétonnage des littoraux mettent à mal chaque jour ce précieux capital de vie. Les deux tiers des espaces marins subissent de forts impacts, 90 % des espèces commercial­es sont en état de surpêche (ou à la limite), un camion-poubelle de plastique finit chaque jour en mer… On se croise les bras ? Non ! La nature est bonne fille. Dès qu’on la laisse respirer, elle reprend des couleurs. Nombre d’entre nous ont noté sa vitalité durant la période de confinemen­t. En mer, une aire marine protégée bien gérée, c’est l’assurance de la vie qui revient. Concrèteme­nt, comme consommate­urs et citoyens, nous pouvons agir : consommer modérément du poisson, privilégie­r la pêche locale, faire la chasse au plastique, se mobiliser contre les atteintes environnem­entales, les pollutions agricoles ou industriel­les, le béton à outrance, la destructio­n des zones humides et des marais côtiers, apprendre à nos enfants à s’émerveille­r et à respecter ce milieu. Les humains sont à l’origine des problèmes, mais ils sont ceux qui oeuvreront aux solutions.

Depuis quatre milliards d’années, l’océan veille sur la vie, donc sur nous. À nous de veiller sur lui.

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