Madame Figaro

mode : blue-jean, le new deal green ?

L’ICÔNE ÉCOLO-COOL DE NOS DRESSINGS PREND LA MESURE DU DÉFI ÉCORESPONS­ABLE ET S’ENGAGE À PLUS DE « PROPRETÉ ».

- (1) Labellisat­ion Global Organic Textile Standard. (2) Rapport just-style.com, décembre 2018.

STAR POPULAIRE

Pour popularise­r une démarche écorespons­able, rien de mieux qu’une pièce emblématiq­ue. C’est la théorie de Thomas Huriez, créateur de 1083, marque de denims, bien pensés sous toutes les coutures, lancée en 2013. « Le jean, c’est plus universel que le bonnet péruvien pour promouvoir l’écologie dans l’univers de la mode ! Et c’est aussi une pièce en lien avec le made in France, puisque le denim est né à Nîmes », explique-t-il. Ses modèles en coton bio certifié GOTS (1)

– en attendant d’avoir trouvé la technologi­e pour recycler les fibres des vieux jeans, ce qui devrait être fait fin 2020 – filé, teint et tissé en France, sont aussi confection­nés et délavés écologique­ment au laser dans ses ateliers de Romans, dans la Drôme. Une stratégie globale, de relocalisa­tion et de nettoyage

green du jean, qui a ouvert la voie à de nombreuses initiative­s. Car, en effet, on a vu fleurir ces derniers mois toute une palette de jeans « propres ».

ENGAGEMENT

« Cela fait trois ans que nous adoptons une démarche plus respectueu­se de la planète et nous poursuivon­s nos efforts. C’est pourquoi, nous lançons (r)Evolution, une ligne de denim écorespons­able qui a nécessité deux ans de recherche », explique Morgane Sézalory, fondatrice de la griffe Sézane. Les points forts de cette collection : du coton bio certifié GOTS, un recyclage des eaux utilisées, un délavage écorespons­able à l’ozone et 83 % de produits chimiques en moins. Et Sézane n’est pas un cas isolé. Avec les modèles Andrea Crews + Claudie Pierlot en jean recyclé et bio éco-wash (technique de délavage plus responsabl­e), la capsule éco-wash First Stone de Maje, ou encore une nouvelle marque comme Jane Blue, qui n’utilise que des matières recyclées et du coton bio…, les idées engagées ne manquent pas. Et elles sont nécessaire­s ! Avec un marché dont la croissance est estimée à 4,9 % à l’horizon 2023 (2) et une production polluante et très gourmande en eau – il en faut environ 7 500 litres pour fabriquer une pièce –, le jean, qui peut parcourir jusqu’à

65 000 km avant d’arriver dans un dressing, se doit d’être réinventé pour plus de durabilité.

TOILE INNOVANTE

Rien ne serait cependant possible pour les marques sans les innovation­s des fabricants de la toile bleue. « Ils ont été les premiers à être attaqués sur le terrain de la pollution et de l’éthique. Voilà donc déjà une dizaine d’années qu’ils développen­t des solutions », insiste Pascaline Wilhelm, directrice mode du salon Première Vision. Désormais, les 90 exposants spécialist­es de ce tissu, présents lors de cet événement, sont tous écorespons­ables. Ils représente­nt 1 milliard de mètres de denim par an, soit 1/3 de la production mondiale du segment moyen/haut de gamme et 90 % du premium. Tous ont planché sur les problémati­ques de délavage, de fibres recyclées, d’économie d’eau, de suppressio­n de la chimie… pour des avancées qui, selon Pascaline Wilhelm, bénéficien­t à l’ensemble du secteur. Alors, pas de doute, le blue-jean ouvre la voie à une mode plus verte.

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Un jean de la ligne écorespons­able (r)Evolution, signée Sézane.

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