LE “MONDE D’APRÈS” OU LA FIN DU CYNISME ?
L’OPTIMISME EN TUBE .
Et si la crise sans précédent qu’a connu le monde avait servi à une chose, se recentrer sur le positif ? Ainsi, sur YouTube, le comédien américain John Krasinski présente-t-il depuis son salon une émission (ci-dessus) qui se veut un « journal des bonnes nouvelles ». Privée d’antenne pour cause de Covid-19, la star de la série qui est aussi le mari de l’actrice Emily Blunt, a monté une pastille qui compile initiatives heureuses et raisons de se réjouir. On y voit des grands-parents enfiler des combinaisons intégrales pour pouvoir enfin serrer leurs petits enfants dans leurs bras. Ou encore l’actrice Emma Stone faire la météo depuis sa fenêtre. Résultat : six millions de vues !
BIEN MIEUX.
Et si on essayait de croire à un monde meilleur ? En presse, la tendance fait plus que frémir : les éditions So Press etc.) mettent en orbite (sortie le 28 mai), un trimestriel qui espère « soutenir les projets à impact positif », selon le fondateur Franck Annese. Et si, en ces temps troublés, la résilience, ou encore l’« agapé », cette notion grecque qui signifie « amour inconditionnel », prenaient le pas sur le cynisme ? C’est le voeu de la philosophe Marie Robert (auteur du podcast ou encore de la conseillère en développement durable Élisabeth Laville (@elisabethlaville), qui aide les entreprises à « faire le bien ». Attention, l’enfer est pavé de bonnes intentions…
Il incarnait une facette particulièrement subtile de la masculinité française : le « mâle » mélancolique, une alternative au monolithisme d’un Lino Ventura ou à la séduction fatale d’un Alain Delon. Michel Piccoli s’est éteint à l’âge de 94 ans dans son manoir de l’Eure. Voix inoubliable, sourire mi-sarcastique, mi-carnassier, sourcil broussailleux… Il n’avait pas la beauté du diable, il avait mieux, il était le charme même. Sa haute stature, ses tempes renard argenté, ses gestes élégants, son jeu ironique ont séduit des générations de spectatrices de 1945, son premier rôle, à 2015, sa dernière apparition. Dans la vraie vie, il a été marié trois fois : à l’actrice Éléonore Hirt dont il a eu une fille, Anne-Cordélia, à la chanteuse Juliette Gréco et à la scénariste Ludivine Clerc, avec qui il a adopté deux enfants d’origine polonaise, Inord et Missia.
Sept décennies à faire l’acteur, qui dit mieux ? Antistar et légende de cinéma (en 1976, 2), avec plus de 200 rôles, il a tenu dans ses bras toutes les actrices : la glaciale et tourmentée Catherine Deneuve dans de Buñuel, la voluptueuse et versatile Brigitte Bardot du de Godard (4), la fragile et ravissante Romy Schneider des (1) ou
de Claude Sautet… Sans compter toutes les autres avec qui ce séducteur malgré lui a tourné : Jeanne
Moreau dans de Buñuel, Jane Birkin dans
de Jacques Doillon, Anouk Aimée dans de Marco Bellocchio (qui lui valut un prix d’interprétation à Cannes en 1980), Emmanuelle Béart dans de Jacques Rivette, ou Dominique Blanc dans
de Louis Malle. « Nous perdons un immense acteur de cinéma, un fabuleux acteur de théâtre. Moi, je perds un ami et dans ce métier, il n’y en a pas beaucoup. Un homme qui avait le goût de la vie et très drôle », confie cette dernière, qui a aussi tourné avec Piccoli réalisateur de films exigeants comme
Résumer sa carrière, c’est écrire une anthologie du cinéma. Acteur fétiche de Buñuel, Sautet, de Oliveira, il a joué aussi chez Melville, Clouzot, Demy, Hitchcock, Ferreri 3), Varda, Ruiz, Iosseliani, Angelopoulos, Moretti… La liste est sans fin. Rencontré au Théâtre Édouard VII où il répétait de Guitry, en 2001, il se remémorait un souvenir du tournage du à Capri. Alors que Godard lui demandait : « Tu fais quoi ce week-end ? », Piccoli répondait le plus sérieusement du monde : « Je pense visiter Pompéi. » Et Godard de rétorquer : « Des ruines, mais tu es fou ! Pars plutôt avec une fille ! » Une leçon que cet épicurien a appliquée toute sa vie.