Dior, Miu Miu et Prada la sollicitent pour des collaborations
apprendre à gérer son temps, s’accepter et accepter les autres, rebondir… Rien de neuf sous le soleil, souligneront les esprits critiques. Certes, mais si ce livre cartonne, c’est aussi parce qu’il est à l’image de cette fille drôle, directe et trépidante, qui a fait de son naturel et de son authenticité sa marque de fabrique sur YouTube. « Léna, c’est un peu la bonne copine ou la grande soeur qui donne des conseils sur ce qu’elle a ellemême expérimenté, analyse Aurélie Ouazan. Sa sincérité, son énergie, sa bienveillance et sa joie de vivre sont aussi de merveilleux boosters face à cette période sinistrée. » Ceux qui la suivent sur sa chaîne YouTube comprendront. Car depuis 2016, cette jeune entrepreneure à l’esprit girl boss assumé raconte son quotidien dans des vidéos ultravitaminées. Et ses fameux vlogs d’août – un par jour – qu’elle poste depuis quatre ans sont aussi addictifs qu’une bonne série sur Netflix (dixit ses followers).
Léna Mahfouf est donc d’abord une YouTubeuse avertie. Elle en a fait son métier, après des études à Paris puis New York. « En rentrant des États-Unis, je n’avais plus les moyens financiers de poursuivre un master », raconte cette workaholic accomplie qui, lors de sa première année, enchaînait jusqu’à six petits boulots pour payer son bachelor en marketing et communication spécialisé mode et luxe. « Alors, je me suis investie à fond dans ma chaîne Lena Situations en regardant des tutos sur YouTube pour apprendre le montage. » Le résultat ? Des vidéos inspirées, concentrés de bonne humeur et de fraîcheur, où elle dévoile aussi bien ses coups de coeur que ses coups de blues, et qui mettent en scène – façon
Friends, sa série culte – sa bande de copains youtubeurs (dont le chanteur Bilal Hassani et son boyfriend, Seb la Frite) mais aussi son père, Karim, comédien marionnettiste, ou Solène, sa meilleure amie infirmière. Bercée par une culture pop – Hannah Montana,
High School Musical – et influencée par les youtubeurs américains – Casey Neistat, notamment –, elle montre sa vraie vie (allant ainsi à l’encontre des vidéos léchées et retouchées des blogueurs). Mais elle peut consacrer des heures au montage pour mieux raconter ses vacances, son déménagement ou ses voyages (depuis deux ans, succès aidant, elle a fait le tour de la terre).
Cette influenceuse, qui a totalement dépoussiéré le genre, a aussi cette touche de sincérité désarmante et ce franc-parler hilarant – mélange de franglais entrecoupé de wesh – qui en fait l’incarnation de sa génération.
Tout comme ses expressions favorites – « iconique », « je suis choquée », « t’as capté » – et ses combats – homophobie, sexisme, racisme –, sur lesquels elle intervient régulièrement. Bref Léna, tout le monde l’aime.
E lle a d’ailleurs tapé dans l’oeil de Loïc Prigent, qui l’a introduite cette année dans les sphères luxueuses du milieu de la mode, secteur auquel elle voue une véritable passion depuis l’adolescence. « Je la suivais sur YouTube et je trouvais ses vidéos géniales avec son écriture immersive façon sitcom, raconte le réalisateur de documentaires référents de la fashion sphère. Léna, c’est une boîte de prod à elle toute seule. Et puis cette fille a un charisme fou, quand elle sourit, tout s’illumine. » Il l’envoie en février dernier couvrir le show Balmain à sa place. Le résultat ? Une vidéo hilarante, Lena Situations
chez Balmain !, qui cumulera des millions de vues dès sa sortie. La suite ? Ce secteur pailleté lui fait désormais les yeux doux. Dior, Miu Miu et Prada la sollicitent pour des collaborations, et le petit prince de la mode, Simon Porte Jacquemus, l’a même invitée à son dernier défilé ultraprivé. « Je vis mon rêve », conclut celle qui attribue sa réussite à une équation qui l’a rendue célèbre : son fameux slogan « + = + », qu’elle écrivait sur ses brouillons de bac et qu’elle imprime aujourd’hui sur les pièces qu’elle cocrée avec la marque Jennyfer.
Une formule qui s’affiche aussi en gros caractères blancs sur la couverture de son livre, dans lequel elle s’est investie à fond, qu’elle aura mis un an à écrire et qu’elle décrit comme « une petite tape dans le dos pour nous dire : “pas d’inquiétude, ça va aller” ». OK, merci Léna, bien capté !