Nutrition.
ET SI ON PROFITAIT DU CONFINEMENT ET DU TÉLÉTRAVAIL POUR NE PLUS GRIGNOTER À LA NUIT TOMBÉE ET PASSER À TABLE À 18 HEURES ?
Avec le confinement, la possibilité de dîner à l’américaine, vers 18 heures, ou à l’allemande, vers 19 heures, s’offre à nous. Une bonne nouvelle pour notre organisme, d’après une récente recherche américaine, publiée en 2019. « En restreignant la prise alimentaire à dix heures journalières, on améliorerait la santé métabolique, on réduirait les risques de diabète et ceux inflammatoires, responsables du vieillissement prématuré des cellules », signale Gilles Mithieux, directeur du laboratoire Nutrition, diabète et cerveau à l’Inserm.
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LE JEÛNE NOCTURNE
Dîner tôt permettrait également, dans une moindre mesure, de contrôler son poids. À condition de ne pas se coucher trop tard ensuite, comme l’explique Philippe Pouillart, enseignant-chercheur en pratique culinaire et santé à l’Institut polytechnique UniLaSalle. On appelle cela le jeûne nocturne. « Lorsque l’organisme est privé de nourriture pendant plus de onze heures, le niveau d’insuline, capital dans le métabolisme des glucides et des lipides, baisse dans le sang. En parallèle, la sécrétion de l’hormone de croissance augmente et se traduit par une libération des acides gras dans la circulation sanguine, d’où une perte de la masse graisseuse. » Lorsque l’on mange tard, ce bénéfice s’envole. « Nos apports alimentaires servent à fournir l’énergie nécessaire aux muscles pour fonctionner la journée. Mais, le soir, ils sont directement stockés pour le lendemain », observe Damien Davenne, professeur et directeur de l’unité Comète, à l’Inserm Unicaen.
SAVOIR DOSER LES QUANTITÉS
S’il n’existe pas d’horaire idéal pour le dîner, il est tout de même important de l’espacer suffisamment de l’heure du coucher. « Quand on digère, les aliments sont brûlés et produisent de la chaleur. Or, pour s’endormir profondément, la température corporelle doit baisser », précise Gilles Mithieux. Et pour que la digestion soit la plus courte possible, on limite les quantités. « Un dîner léger prendra deux à trois heures avant d’être digéré, contre cinq à six heures pour un repas copieux. »
Sur le plan qualitatif, on conserve les proportions conseillées le midi. « Une moitié de légumes, un quart de protéines, animales ou végétales, un quart de féculents, mais aussi de la matière grasse, un laitage et un fruit », liste le médecin nutritionniste Jean-Michel Lecerf. Gilles Mithieux plébiscite d’ailleurs les pâtes al dente. « Elles produisent une libération de glucose prolongée dans le sang qui va diminuer la sensation de faim, rassurer le cerveau et ainsi aider l’organisme à dormir. »