DEBORAH WEYD, 38 ANS
D’EUROSTAR AU HAUT-COMMISSARIAT DES NATIONS UNIES POUR LES RÉFUGIÉS
AVANT : « À la sortie de mes études, je suis entrée chez Eurostar, où j’ai grandi jusqu’au poste de responsable du marketing et de la performance. J’étais vraiment un “bébé Eurostar”, et, intellectuellement, je m’épanouissais encore treize ans après mon arrivée. »
L’ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR :
« C’est un processus qui a duré près d’un an et demi. Le premier questionnement a eu lieu au retour de mon premier congé maternité. Tout le temps que je ne passais pas avec mon fils lui bénéficierait-il un jour indirectement ? Ce que je faisais était-il utile ? J’ai intégré en tant que bénévole (le soir, après mon travail) l’association Les Blouses roses, dont la mission est de divertir les personnes malades. Puis, quelques mois plus tard, j’ai participé à un programme de développement du leadership au féminin, où des intervenantes racontaient comment elles s’étaient “trouvées”. L’une d’entre elles m’a un peu “réveillée”, et je me souviens d’un exercice qui posait la question : “Que voulez-vous laisser ?” J’avais 36 ans et le sentiment que le bénévolat ne suffisait plus. »
LA TRANSITION : « J’ai cherché la façon d’utiliser mon bagage professionnel à quelque chose qui aurait plus de sens pour moi. J’ai activé tout un réseau – notamment issu d’un stage réalisé à 18 ans à l’Unicef – et c’est ainsi que ça s’est passé : une personne vous transmet trois contacts qui, chacun, vous en donnent trois autres… »
LA SITUATION FINANCIÈRE : « J’étais prête à faire des concessions. Je me suis posée, avec mon conjoint, pour définir ma limite financière. Aujourd’hui, je ne regrette pas mon ancien salaire, j’ai un véritable impact : responsable des opérations de collecte, je lève des fonds pour le HCR, dont le mandat est de protéger près de 80 millions de personnes déplacées de force à travers le monde. »
LE MOT D’ORDRE : « L’important c’est la cause ! »