ANNA DELVEY, arnaqueuse en série

FAUSSE HÉRITIÈRE. En 2017, une certaine « Anna Delvey » défraie la chronique new-yorkaise. Jet-setteuse impénitente (1), amies des socialites et célébrités, celle qui se présente comme une héritière allemande à la tête d’une fortune de 60 millions de dollars n’est en fait qu’une sombre arnaqueuse. Voyages en jet, spas de luxe, dîners dans les plus grands restaurants, rien n’effraie la jeune fille, d’à peine 25 ans, qui laisse des ardoises démesurées dans tout Manhattan, tout en soignant son feed Instagram et ses 60 000 abonnés. En moins de trois ans, Anna (de son vrai nom Anna Sorokin, née en Russie en 1991), devenue une figure des nuits new-yorkaises, aura escroqué son entourage et de nombreux investisseurs, allant même jusqu’à faire croire aux banques qu’elle était prête à investir dans une fondation d’art contemporain aux côtés de Damien Hirst, Jeff Koons ou Christo. FUTURE HÉROÏNE. Las, le 3 octobre 2017, l’arnaqueuse est démasquée et arrêtée. À son procès, en 2019, elle fait sensation dans le box, chaque apparition frisant le défilé de mode. Mais la Cour suprême de New York la condamne pour escroquerie à quatre ans de prison. Elle n’en fera finalement que deux. Le 11 février dernier, la voilà libérée pour bonne conduite – même si elle est toujours sous le coup de plusieurs accusations –, après avoir purgé une partie de sa peine et remboursé quelques dettes grâce à un juteux deal avec… Netflix. La plateforme aurait ainsi versé plus de 300 000 dollars à Anna Sorokin pour signer l’exclusivité de sa story. Produite par Shonda Rhimes (Chroniques de Bridgerton) et David Frankel (Le diable s’habille en Prada), Inventing Anna, mini-série de dix épisodes avec l’actrice Julia Garner (2), sera diffusée à l’automne 2021. Ou l’insensé parcours de celle que la postérité retiendra certainement comme la première arnaqueuse de l’ère Instagram.