Déco : l’an vert du décor.
UNE NATURE FOISONNANTE S’ENRACINE DANS LA MAISON. DÉCRYPTAGE.
LA MAISON SERAITELLE LE NOUVEAU JARDIN SECRET ? L’abondance de motifs floraux, de formes organiques et autres fibres végétales dans la déco tend à prouver que la nature fait fi des murs et s’immisce dans les intérieurs. Via les papiers peints d’abord, qui se font panoramiques, véritables fenêtres sur des paysages imaginaires à l’image de la collection Les Jardins de la maison Ananbô, spécialiste de ce type de formats.
Des objets variés font aussi souffler une brise venue des prairies et des forêts dans le salon, la cuisine, les chambres : assiettes illustrées de feuillages chez Alinea, linge de table et accessoires habillés de palmiers chez Le Jacquard Français, luminaires pouvant accueillir une plante signés Noé Duchaufour-Lawrance chez Kundali… Le phénomène reflèterait-il une envie de « bol d’air », alors que les règles sanitaires nous empêchent de prendre la clé des champs ? Pour l’architecte d’intérieur Oscar Lucien Ono, cette vague verte ne s’explique pas seulement par ce contexte inédit. « Dans la décoration, il y a des cycles, et la nature y a déjà déferlé à plusieurs reprises. Je pense, par exemple, à la période Art nouveau. Il est vrai qu’il y a déjà plus d’un an on a vu émerger une envie de “retour à la terre”, avec des teintes de bruns, une forte demande de céramique. Ce mouvement a pu être catalysé par les problématiques environnementales », décrit le décorateur, dont on peut découvrir le tout nouveau tapis chez Roche Bobois.
Baptisé « Empreinte », hommage au bois Visconti niché à Saint-Germain-des-Prés, à Paris, cette création évoque les cernes d’un arbre. « Ce qui est en train de changer, c’est que cette nature n’est plus brute, elle est désormais foisonnante », complète Oscar Lucien Ono, qui a conçu pour le Paradis latin une mosaïque évoquant une jungle flamboyante. Un changement de style qui donne envie de planter un nouveau décor.