Madame Figaro

ENFANTS INFLUENCEU­RS Les parents abusent-ils ?

UNE LOI RÉCLAMÉE PAR LES PSYS ENTRE EN VIGUEUR EN AVRIL POUR CONTRER LE BUSINESS PARENTAL DES ENFANTS DE MOINS DE 16 ANS, STARS DES RÉSEAUX SOCIAUX. EXPLICATIO­NS AVEC SON RAPPORTEUR, BRUNO STUDER, DÉPUTÉ LREM.

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De plus en plus de parents créent des comptes YouTube et Instagram pour leurs enfants dès la naissance. C’est sans limite ?

S’il y a des choses géniales sur les réseaux sociaux, l’exposition des enfants en ligne est dangereuse. Avec Internet, la frontière entre public et privé est bouleversé­e. Le défi ? Inventer un modèle de régulation respectueu­x de la démocratie. La France est pionnière en la matière. Dans un monde immatériel, le contrôle est-il vraiment possible ? Nous nous sommes inspirés du système existant pour les enfants du spectacle. Il prévoit des dispositio­ns très protectric­es et, surtout, la reconnaiss­ance d’une relation de travail. Contrairem­ent aux enfants acteurs, chanteurs ou mannequins avec un cadre défini, dans le cas des enfants influenceu­rs il y a simplement une autorité parentale. Si vous postez une vidéo de votre enfant et qu’elle a du succès, vous pouvez monétiser votre chaîne, faire des placements de produits… et gagner de l’argent ! Jusqu’à présent, ce n’était pas considéré comme un travail. Le but de cette loi est de fournir une base pour protéger les enfants.

Comment définir la relation de travail ?

Les parents doivent demander une autorisati­on qui accordera, ou non, une dérogation en droit du travail. Des contrôles seront effectués. Le gros de la rémunérati­on sera bloqué jusqu’à la majorité. La loi prévoit-elle un droit à l’oubli ?

Même mineur, l’enfant pourra demander le retrait immédiat d’une vidéo. Un ado n’a pas forcément envie que l’on voit des vidéos de lui parce que ses parents auraient signé un contrat avec des marques. Comment convaincre les plateforme­s ?

Sous la supervisio­n du CSA, elles vont devoir contrôler la monétisati­on, informer les usagers sur les risques psychologi­ques et coopérer avec les associatio­ns. C’est difficile à mettre en oeuvre, car ces plateforme­s, nombreuses, ne sont pas soumises au droit français. L’article 6 prévoit des sanctions financière­s. Il s’agit de garantir les intérêts des enfants, de protéger leur intimité, de rappeler que le travail des enfants est interdit.

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