RÉVÉLER L’ÉMOTION AVEC OMAR VICTOR DIOP
Photographe de l’invisible, star prisée des collectionneurs, avec sa dernière série Allegoria (ci-dessus), Omar Victor Diop met en scène la responsabilité de l’homme devant la nature. Il publie sa première monographie *.
BIEN-ÊTRE ET NATURE « Toute personne qui a conscience de la disparition de la biodiversité à l’échelle planétaire est tiraillée entre le sentiment de panique et l’espoir. À travers mes images, j’essaie de susciter une prise de conscience et un sentiment d’apaisement. Je veux qu’on réalise le caractère exceptionnel de notre existence et que cette planète est un miracle. Mes amis d’enfance disent que ma phrase préférée est “Tout va bien, personne n’est mort”. »
TEXTURES ET TEINTES
« Comme mon héros, le peintre Chéri Samba, je parle le langage des couleurs. Je choisis avec soin la texture des tissus, des vêtements que je porte sur les images. Mes photos sont imprimées sur des papiers fragiles qui gardent tous les pigments. Mon nom, Diop, signifie “pan” en wolof. Chez nous, on ne vénère pas les animaux et les végétaux. On les considère comme faisant partie de notre famille. »
INSPIRATIONS « J’ai travaillé à partir d’illustrations de livres d’histoire naturelle de la BnF. Les fleurs et les végétaux ont un pouvoir graphique, ils insufflent un rythme visuel. Je vis dans une serre à Dakar : les meubles dans mon atelier sont conçus par des designers contemporains, mais les plantes ne sont pas dans des pots, elles enfoncent leurs racines dans la terre qui est partout. Elles sont pour moi des prises pour se reconnecter au réel. » P. G.
* « Omar Victor Diop », une coédition entre la Galerie Magnin-A et la maison d’édition 5 Continents.