Madame Figaro

L’ AUTOPROMO

Yann Couvreur

-

IL Y A SEPT ANS, LE CHEF PÂTISSIER OUVRAIT SA PREMIÈRE BOUTIQUE À PARIS.

Depuis, celui qui s’était fait remarquer à l’hôtel Prince de Galles est devenu une vedette. Sa notoriété dépasse les frontières hexagonale­s et il multiplie les ouvertures dans le monde entier. Dernier projet en date : l’inaugurati­on prochaine d’un lieu aussi gourmand que beau, à Miami.

PARLER DE MOI EN PROMO EST-IL UNE CORVÉE ?

Non, pas du tout, même si ce n’est pas un exercice dans lequel je me sens particuliè­rement à l’aise.

MON ACTU ?

Nous ouvrons dans le XIe arrondisse­ment de Paris une école de pâtisserie destinée à tous les amateurs. Nous l’avons pensée comme une grande cuisine de maison, spacieuse et fonctionne­lle, qui peut accueillir jusqu’à huit personnes. Cette école permettra de créer des moments de partage entre amis ou à destinatio­n des entreprise­s. Nous finissons également les travaux de notre nouvelle adresse à Miami. C’est la version la plus aboutie de toutes nos boutiques, avec le studio Charles Zana aux manettes de l’architectu­re intérieure. Je rêvais de travailler avec lui. Il y aura dans ce lieu notre premier restaurant d’une centaine de couverts, qui s’étalera sur 200 m², avec une très belle terrasse.

MON MENU POUR CETTE ADRESSE AMÉRICAINE ?

Nous aurons une carte de pâtisserie­s classiques et des créations exclusives, avec des fruits exotiques notamment. Nous proposeron­s aussi des petits-déjeuners, des oeufs, du pain perdu, des pancakes, des viennoiser­ies salées…

Nous avons beaucoup travaillé sur les glaces, la qualité des cafés. En somme, nous avons marié les traditions françaises avec les goûts américains, et poussé encore plus loin que d’habitude notre niveau d’exigence.

MA CHARGE MENTALE DU MOMENT ?

Ça bouge beaucoup, mais j’essaie de garder de la distance. Je ne porte pas seul l’entreprise. J’ai la chance d’avoir deux associés et une centaine d’employés à Paris. Une équipe en qui j’ai confiance, sur laquelle je m’appuie. Je peux donc me concentrer sur la création. Finalement, la charge mentale est moins lourde aujourd’hui qu’au début, quand je devais tout faire moi-même.

LA QUESTION QUE JE REDOUTE LE PLUS ?

Je n’aime pas que l’on me questionne sur le business. Je préfère parler de ma passion, de la dimension créative de mon métier. C’est là que je mets ma patte.

LA DERNIÈRE FOIS OÙ J’AI ÉTÉ FIER DE MOI ?

Chaque nouveau gâteau me rend fier, car c’est l’aboutissem­ent d’un travail collectif. Et c’est grisant de savoir qu’après des mois de mise au point, la recette de ce gâteau sera transmise dans le monde entier, vu que nous avons des boutiques sur les quatre continents.

CE QUE J’AIME QU’ON DISE DE MOI ?

Tous les compliment­s sont agréables à entendre, surtout quand ils concernent mon travail et ma quête de singularit­é.

UN MALENTENDU ME CONCERNANT ?

On a dit que j’étais imbu de moi-même, prétentieu­x. Or, je ne suis pas du tout comme ça ! Je suis taquin, j’aime manier le deuxième voire le troisième degré et j’ai un goût pour la provocatio­n, ce qui peut être pris à tort pour du mépris. Comme mon comporteme­nt n’est pas toujours bien compris, j’essaie désormais de faire attention à ma façon de dire les choses.

TOUJOURS LE FEU SACRÉ ?

Il y a sept ans, quand j’ai lancé ma pâtisserie, je ne savais pas où nous allions. Je portais le projet sur mes épaules, alors qu’aujourd’hui, c’est le projet qui me porte. Nous sommes connus internatio­nalement. Et c’est magique. Alors, oui, évidemment, j’ai toujours le feu sacré.

CE QUE JE VAIS FAIRE APRÈS CETTE INTERVIEW ?

Je suis à Dubaï en ce moment et, à cette heure précise, il est temps d’aller dîner. Après le repas, je vais m’offrir une bonne nuit de sommeil avant de rentrer à Paris demain retrouver mes enfants.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France