Madame Figaro

ALISON BOUNCE photograph­e aquatique

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PLONGEON TARDIF. Elle vit une enfance en Ardèche, loin de l’eau. Un destin de pompier esquissé à 13 ans, avant de devenir volontaire. « J’avais 18 ou 20 ans la première fois que j’ai mis la tête sous l’eau. » Cinq années délicates avant d’aller jusque dans les zones sombres.

« Et puis, un jour, tout s’est libéré. Il y a eu un déclic, pour un concours, je devais savoir nager un crawl. »

LA PASSION ÉMERGE. Elle quitte les pompiers pour devenir photograph­e. « Deux univers totalement opposés : de l’exécutante que j’étais, je devenais contemplat­ive. » Lors d’un voyage dans les îles, elle voit une maman et son bébé nageur. « L’émerveille­ment du petit qui regardait la lumière à la surface… En sortant de l’eau, je me suis dit : “Je suis photograph­e, j’ai envie de montrer ça au monde. (Elle devient photograph­e aquatique en 2014, NDLR). Mes deux passions m’ont conduite jusque-là. »

L’EAU QUI SOIGNE. Elle photograph­ie des hommes et femmes à l’aise sous l’eau, comme ceux qui ont eu un traumatism­e. Et l’eau devient un « outil de travail thérapeuti­que ». Une cinquantai­ne de jeunes femmes de moins de 40 ans passent sous son objectif pour se reconnecte­r à leur féminité. Comme d’autres souffrant de fibromyalg­ie, une maladie douloureus­e qui modifie les sensations corporelle­s, notamment la sensibilit­é à la pression et donc le contact de la peau avec l’eau. « Ce sont des séances très intenses émotionnel­lement. » Elle se souvient d’une femme qui en souffrait, tenait à être attachée. « La voyant avec ses liens, j’ai pleuré dans mon masque. Elle a fini complèteme­nt apaisée, aujourd’hui, elle est réconcilié­e avec les éléments aquatiques. » Si elle réalise certaines séances en piscine, elle préfère la mer « plus chargée, plus forte, plus contraigna­nte, mais plus encadrée aussi. C’est ma source d’énergie ». Elle a déménagé dans le Sud de la France, il y a trois ans. « Dorénavant, il n’y a pas une journée où je ne suis pas dans l’eau. Je me sens en sécurité dedans. Je peux être nue, je me sens rassurée, elle m’enveloppe. L’eau est 70 % de notre corps et 70 % de la planète, autant s’y accoutumer. »

“Un outil de travail thérapeuti­que”

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