17. Un rêve californien
Soleil, palmier, glamour hollywoodien et aérobic années 1980… pour sa collection croisière 2023- 2024, la maison Chanel a fait vibrer toute la côte Ouest.
MAI 2007, LOS ANGELES : Karl Lagerfeld dévoile sa deuxième croisière Chanel dans un hangar à avions de Santa Monica. Les mannequins sortent alors de deux jets griffés Chanel Line sous les yeux ébahis des invités VIP… Seize ans plus tard, la maison de la rue Cambon revient dans la Cité des anges avec un défilé ultratonique qui convoque le rêve californien mêlé au glamour hollywoodien. Virginie Viard, directrice artistique de la marque, a choisi de faire défiler sa collection dans le légendaire studio Paramount. Histoire de rappeler que les liens de la maison avec Hollywood remontent à loin, précisément à 1931, lorsque Gabrielle Chanel s’y rend à l’invitation du producteur Samuel Goldwyn pour habiller les stars Greta Garbo ou Gloria Swanson. Du cinéma donc, mais aussi de belles images de la Californie, et notamment toute son iconographie sporty : c’est ce qu’une vidéo teaser avec l’actrice et ambassadrice de la marque, Alma Jodorowsky, donnait comme aperçu la veille du défilé. En la voyant vêtue d’un microshort et soulevant des haltères griffés Chanel, on pense forcément à Jane Fonda et ses cours d’aérobic ou à Farrah Fawcett en polo rouge moulant, tout sourire sur son skate.
10 MAI 2023, 20 H 30, STUDIO PARAMOUNT, LOS ANGELES : que la croisière commence ! Devant une liste de stars aussi longue que la promenade de Venice Beach – dont Margot Robbie, auréolée de son rôle dans Barbie, Marion Cotillard, Kristen Stewart ou Snoop Dogg –, la première héroïne fait son apparition sur le podium transformé en terrain de basket géant noir et blanc. C’est la top-modèle Anna Ewers, la Claudia Schiffer des années 2020, qui s’élance en microshort, cropped top noir gansé de strass, guêtres et baskets blanches. Elle est suivie par Vittoria Ceretti en maillot de bain noir fendu et orné d’étoiles argentées, qui n’aurait pas déplu à Wonder Woman ou aux héroïnes de Drôles de dames. On imagine volontiers ces filles aussi fraîches que l’océan Pacifique rouler le long des côtes en skate ou roller, milkshake à la main. Alors que le tableau affiche leurs noms, les mannequins font leur entrée sur le terrain. Des Californian girls athlétiques au chic parisien, mixant grand jupon rayé rose bonbon et brassière lamé sunset, jupe argentée et petite veste Chanel couleur soleil. Les teintes fluo s’entremêlent au doré et au noir et blanc chers à la griffe, les broderies de palmiers et de rollers viennent rappeler où l’on est, et les robes du soir pour danser succèdent aux pyjamas brodés pour buller… Pas de doute, la jeunesse dorée de L.A. – et d’ailleurs – va adorer.