HAUTE SÉCURITÉ
AVEC LES SAPEURS-POMPIERS, RENAULT DÉVELOPPE DES OUTILS POUR LES ASSISTER EN CAS D’URGENCE. ET GAGNER UN TEMPS PRÉCIEUX.
« RENAULT EST TRÈS SOLIDE SUR LA SÉCURITÉ, MAIS PERSONNE NE LE SAIT », déplore Alexandra Ovigny, l’une des directrices marketing de la marque au losange, et architecte d’une vaste campagne de communication lancée l’an dernier. Objectif ? Faire connaître le travail enclenché il y a une dizaine d’années pour faciliter le travail des pompiers lors de leurs interventions sur des voitures Renault. « Nous avons d’abord développé le QRescue, un QR code apposé à l’avant et à l’arrière de nos nouveaux véhicules. En cas d’accident grave, les secours n’ont qu’à scanner ce QR code pour savoir s’il s’agit d’un véhicule thermique, électrique ou hybride, et identifier les points où découper pour désincarcérer les passagers. L’autre innovation majeure, c’est le Fireman Access. Il s’agit d’un trou pratiqué dans la batterie électrique des voitures, y compris hybrides, qui permet de la noyer en cas d’incendie. On arrête alors les flammes en quelques minutes contre deux, quatre, voire six heures sans cela. »
Pompier consultant
Deux innovations conçues conjointement entre le fabricant et les pompiers, qui collaborent depuis une dizaine d’années, et pas uniquement en France. En plus de programmes de formation et de dons de véhicules, parfois neufs, à des fins d’entraînement, un pompier des Yvelines est détaché auprès des ingénieurs Renault depuis environ cinq ans. Un binôme composé du lieutenant-colonel Christophe Lenglos et de Claire Petit-Boulanger, l’une des expertes de la sécurité de Renault, collabore ainsi au développement de nouveaux programmes ou d’innovations supplémentaires. Si tout cela relève pour partie de la politique RSE de Renault, la marque au losange livre, là aussi, une bataille stratégique. La crise écologique et l’essor des véhicules électriques créent un appel d’air chez les consommateurs. Ce qui oblige les fabricants à multiplier les leviers pour défendre, et gagner, des parts de marché. Pour Renault, faire connaître la sécurité de ses véhicules, comme leur connectivité ou leur technologie de motorisation E-Tech, relève donc d’un enjeu business : asseoir sa réputation de leader de la mobilité innovante, décarbonée et sûre. « Le mot d’ordre, c’est de créer de la valeur, et non plus du volume, précise Alexandra Ovigny. C’est une autre stratégie, payante, vers la rentabilité, qui implique de nourrir le côté tech de la marque qui manquait, faute de communication. Il s’agit d’aller chercher de nouvelles cibles, plus premium, avec du design haut de gamme et des technologies de pointe. »
Réinventer l’auto
Un des défis : réduire encore davantage la consommation électrique des voitures. En effet, les véhicules électriques qui se vendent et se fabriquent le plus sont souvent de type SUV. S’ils n’émettent pas de gaz à effet de serre lors de la conduite, leurs batteries électriques, encore volumineuses, posent d’autres problèmes. Elles comportent notamment des métaux rares – dont l’extraction menace de nombreux écosystèmes et dont le recyclage doit être amélioré. Des matières non-renouvelables dont l’impact sera sans doute mesurable dans quelques années, et dont il faudra peut-être se passer. D’où l’importance de développer les petits véhicules légers, mais aussi à échelle plus large, de nouvelles pratiques comme l’autopartage – une alternative aux transports en commun. Encourager un nouveau rapport à la voiture pour ne pas avoir à y renoncer : c’est l’une des équations de l’époque.