Madame Figaro

Et si on déconnecta­it ?

Vous êtes de plus en plus accro à votre smartphone ? Il est temps de reprendre le contrôle. mode d’emploi.

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En France, nous aurions

2 617 interactio­ns par jour

(en moyenne) avec notre smartphone. 85 % d’entre nous l’utilisent en compagnie de proches, et même 41 % au milieu de la nuit. Des usages compulsifs qui ressemblen­t de plus en plus à des addictions.

L’ÉCONOMIE DE L’ATTENTION

Dans son ouvrage Tendre vers la sobriété numérique (Éd. Actes Sud), Frédéric Bordage décrit cette « dépendance physiologi­que individuel­le, entretenue par les fournisseu­rs de contenu et les réseaux sociaux ». L’économie du XXIe siècle est celle de l’attention : en 2004 déjà, Patrick Le Lay, alors PDG de TF1, expliquait vendre à ses annonceurs « du temps de cerveau humain disponible ». Si l’expression avait fait polémique, elle annonçait assez bien l’époque des réseaux sociaux : scroller sur des applis conçues pour nous y faire passer le plus de temps possible… et nous vendre des produits. Mais même en dehors de ces réseaux, le fait d’avoir toujours notre smartphone à portée de main nous rend 100 % disponible­s face aux sollicitat­ions : WhatsApp, SMS…, c’est sans fin !

COMPRENDRE LES MÉCANISMES

Vous avez aimé la charge mentale ? Vous allez adorer la charge cognitive. Frédéric Bordage la décrit comme l’effort de concentrat­ion accru que la multiplica­tion des canaux de communicat­ion, la rapidité des échanges et la fragmentat­ion de l’informatio­n demandent à notre cerveau. « Nous traitons les informatio­ns au fur et à mesure de leur arrivée, et devons assembler ces paquets de messages successifs et décousus pour les assimiler, écritil. Si ce fonctionne­ment est adapté aux ordinateur­s, c’est une catastroph­e pour le cerveau humain. »

REPRENDRE La main

Les parents de jeunes enfants le savent bien : le doudou, c’est dans le lit ; sinon, on se laisse envahir. Pour les adultes et leur doudou numérique, c’est pareil. Rangez votre téléphone. Vous saurez où le trouver si besoin, mais serez moins tenté de le prendre à tout bout de champ. Une façon de réapprendr­e à ne faire qu’une seule chose à la fois : boire un café (sans scroller), regarder un film (et rien que le film), et même aller aux toilettes (sans Instagram) ! Si besoin, ajoutez des limites à votre temps d’écran par le biais des réglages de contrôle parental.

ALLÉGER LES TENTATIONS

Faites le ménage sur votre écran d’accueil, pour n’y laisser que les applis auxquelles vous avez besoin d’accéder rapidement : le GPS, par exemple. Désactivez les notificati­ons, pour ne garder que celles de la fonction « téléphone ». Plus radical : passez votre écran en noir et blanc. Sans les couleurs alléchante­s des applis qui attirent l’oeil, on est moins tenté. Cela se fait dans les réglages, via les options d’accessibil­ité et les filtres de couleur.

(RE)DÉCOUVRir LES SOLUTIONS LOW TECH

Pour limiter votre temps d’écran, achetez un réveil. Cela vous permettra de laisser votre portable loin de votre chambre le soir. Dans le même état d’esprit, retrouvez le plaisir des solutions low tech : elles fonctionne­nt tout le temps, sans mot de passe ni validation de cookies. Comme c’est reposant ! Un papier et un crayon pour faire une liste de courses, un poste de radio pour écouter la radio…

RÉAMÉNAGEr VOTRE TEMPS

Établissez● des plages horaires où vous décidez de traiter les informatio­ns (e-mails, SMS, réseaux sociaux…), et d’autres, plus longues, ou vous n’y touchez pas. « Ces temps longs (de plusieurs heures à plusieurs jours) permettent de faire baisser la quantité de dopamine, et limitent la dépendance psychologi­que à ces outils », écrit Frédéric Bordage. C’est parti pour la digital détox !

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