.AliCe D’ANDIGNÉ
DIRECTRICE éDITORIALE (ROBERT LAFFONT) “Savoir rester à sa place, au service de l’auteur”
SON BUREAU : sobre, au 8e étage de l’immeuble Editis. Les rayonnages des bibliothèques racontent ses auteurs et les murs sa passion de la photo, avec deux de ses clichés, pris à Naples et à Venise.
SON PARCOURS : khâgne, DEA de littérature comparée (français et anglais, à la Sorbonne et à l’université de Londres). Un an chez Grasset. En 2005, elle rejoint Teresa Cremisi, PDG de Flammarion : « La chance de ma vie. J’y ai passé dix ans, Teresa m’a tout appris. » Elle devient éditrice fiction et essais à ses côtés et accompagne ses auteurs : Houellebecq, Yasmina Reza,
Christine Angot… Après un poste de directrice littéraire chez Stock de 2015 à 2022, sous la direction de Manuel Carcassonne, elle est depuis un an et demi directrice éditoriale chez Robert Laffont, avec la mission de recomposer un catalogue de fiction française. Elle enseigne aussi depuis 2020 l’écriture créative à l’université Paris Nanterre en année de licence.
SA JOURNÉE : « Un tiers de lecture, un tiers de discussions autour du travail éditorial, un tiers d’accompagnement du livre – organiser, négocier, parler aux journalistes, aux commerciaux, au service juridique…
Le plus beau métier du monde, même si les journées se prolongent le soir ou le week-end. »
LE MÉTIER : « Un travail de passeur. Je préfère publier moins, convaincue à 400 %. »
UN BON AUTEUR : « Celui ou celle qui a du style. Qui vous donne envie de tourner la page, même si on ne voit jamais un texte abouti du premier coup. »
SA DERNIÈRE PRISE DE RISQUE : le prix Médicis Essai avec Proust, roman familial, de Laure Murat. « Ma plus belle réussite depuis mon arrivée. Avec un livre qui fait autant l’unanimité, Laure fait un chemin que je n’ai jamais vu en dix-neuf ans de métier. Il offre paradoxalement une forme universelle d’émancipation…
Et je lui suis très reconnaissante car elle m’a suivie (chez Robert Laffont, NDLR). »
SON FAIT D’ARME : Laure Murat. Et la parution d’Identité nomade, prochain récit de Le Clézio, en janvier chez Robert Laffont.
RÉSEAUX SOCIAUX : « Ils contribuent clairement à la diffusion d’un livre. Les infos du métier passent de plus en plus par eux. »