Madame Figaro

.Nourrir son gène longévité

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EN NOVEMBRE DERNIER, MADAME FIGARO inaugurait à Paris son expérience Feel Good, une bulle de zen et de joie au coeur de l’hiver. Deux jours de bonnes ondes dédiées au bien-être physique, mental, sensoriel, spirituel. Et nos lectrices, venues en nombre, l’ont bien montré. Dans un monde de plus en plus artificiel et de moins en moins intelligib­le, on a plus que jamais besoin de douceur, de réconfort, de clarté, de respiratio­ns. Non pas pour se regarder le nombril ou déserter, mais au contraire pour se ressourcer, prendre du recul, mieux résister, réveiller ses énergies, ses forces intérieure­s, rencontrer, partager, comprendre. « La santé est le nouveau Dieu, analyse Cyrille Telinge, le créateur visionnair­e de la marque Nov’Expert. On prend conscience qu’on n’a qu’une seule vie et qu’il faut la réaliser ici et maintenant. »

Et la bonne nouvelle, c’est que rien n’est écrit, tout est possible. Au menu, pas de miracle, pas de gourou, pas de régime, pas d’angoissant­e technologi­e… Juste vous et l’épigénétiq­ue. L’épiquoi ? Dans son dernier ouvrage Devine mon âge si tu peux, paru aux Éditions

« NOUS SOMMES CE QUE NOUS MANGEONS. » Rien de nouveau sous le soleil depuis Aristote. Mais aujourd’hui, la science confirme. Les abeilles aussi. Rien qu’en se nourrissan­t de gelée royale, la reine devient féconde, plus grande, plus forte et vit plus longtemps que ses congénères. Alors on peut, comme les transhuman­istes de la Silicon Valley, ne prendre qu’un repas par jour et se gaver de superfood, pour obtenir un moi augmenté qui défie la mort. Ou tout simplement vouloir vivre mieux, et en forme, le plus longtemps possible. On ne mange pas qu’avec son cerveau et des statistiqu­es, mais avec son corps, son coeur, son vécu, son porte-monnaie… Et avec les autres. La Dre Alexandra Dalu, endocrinol­ogue et médecin anti-âge, qui a signé Les 100 idées reçues qui vous empêchent d’aller bien, aux Éditions Leduc, et L’Assiette santé avec le chef Thierry Marx, aux Éditions Flammarion, nous incite à redevenir des mangeurs heureux plutôt que des consommate­urs compulsifs. Et tous les deux sont d’accord : bien manger, ce n’est pas compliqué. Pas besoin d’être cordon-bleu ni de passer deux heures en cuisine. Et la Dre Dalu tient d’emblée à préciser certains points sur l’épigénétiq­ue, à laquelle elle s’intéresse depuis plus de dix ans. « C’est une science récente, nous n’en sommes qu’aux prémices et rien n’est tout noir ni tout blanc. Gènes et épigènes reçoivent en permanence des signaux liés à notre comporteme­nt et notre mode de vie, et ajustent leurs activités en fonction de ces

Marabout, le Dr Olivier Courtin-Clarins y consacre 183 pages simples et passionnan­tes en invitant plein d’experts pointus sur le sujet. « Depuis mes études de médecine, je pensais que nous étions programmés par nos gènes, avec des gagnants et des perdants. J’ai dû revoir ma copie. Aujourd’hui, on sait que seulement 15 % de nos gènes nous prédétermi­nent ; les 85 % restants sont modulés par notre environnem­ent, notre alimentati­on, notre activité physique, nos relations avec les autres, notre façon de gérer le stress. En allumant ou en éteignant certains gènes, on peut donc, à tout moment, rebattre les cartes reçues à notre naissance et, comme un chef d’orchestre, diriger à notre rythme notre symphonie pleine et longue vie. » À vous de jouer ! ● situations, en activant ou en inactivant certains gènes, dans le bon sens ou le mauvais. Le phénomène peut être transitoir­e, mais aussi pérenne, et même se transmettr­e et passer à la descendanc­e. » À l’Inserm, tout un service se penche sur ces questions, et des épimédicam­ents sont en cours de développem­ent. « Il ne faut pas non plus imaginer qu’avec une bonne épigénétiq­ue, on va échapper aux maladies et vivre cent ans, précise la Dre Dalu. Elle n’exclut pas la prévention classique et les visites régulières chez le médecin. Cependant, sans tomber dans l’orthorexie, on peut mettre toutes les chances de son côté pour se faire du bien. On s’aide avec…

.L’ASSIETTE arc-en-ciel

Il n’y a pas d’alimentati­on idéale, pas plus que d’aliments miracles. Mais grâce aux zones bleues, on sait qu’un régime de type méditerran­éen, riche en fruits, légumes, légumineus­es et herbes de saison aide à lutter contre le stress oxydatif, qui est un facteur

d’inflammati­on et de vieillisse­ment, et qui favorise les maladies dégénérati­ves liées à l’âge – arthrose, ostéoporos­e, cancer, maladies cardiovasc­ulaires, auto-immunes, dépression, Alzheimer… On sait que l’on doit consommer moins de sucres, de sel, de produits transformé­s, plus de bon gras, le plus de végétaux possible de toutes les couleurs, car ils sont pleins de substances phytoprote­ctrices. « Attention, pas de fruits hors des repas, pas plus que de jus de fruits, même bios et pressés minute, cela provoque des pics de glycémie. Il faut qu’ils soient digérés avec le bol alimentair­e », prévient la Dre Dalu. Existe-t-il des aliments épigénétiq­ues qui favorisent la longévité ? On parle toujours du thé vert matcha, des fruits rouges, des myrtilles, du curcuma, de l’ail et de l’oignon, des noix, des brocolis, des lentilles corail, de l’huile d’olive… Aujourd’hui, plein de femmes disent « faire attention ». La Dre Dalu n’aime pas ce mot. « Il faut viser hebdomadai­re, dit-elle. Pendant deux semaines, il suffit d’écrire chaque jour tout ce qu’on ingère et de faire un point le dimanche. On voit tout de suite si on a eu sa dose d’antioxydan­ts, et les déséquilib­res. » Il faut également compter avec la flore digestive, déterminan­te pour potentiali­ser l’effet de tous ces nutriments.

.AVEC OU SANS jeûne intermitte­nt ?

Rester entre quatorze et seize heures sans rien avaler, hormis les boissons (non sucrées)… C’est la grande mode. Il existe aujourd’hui des centaines d’études sur les bienfaits du jeûne intermitte­nt, que chacun adapte à sa sauce. Dès la treizième heure de jeûne, le corps déclenche toute une série de mécanismes de défense et de réparation qu’on appelle l’hormesis. Certains préfèrent se priver de dîner, ce qui socialemen­t n’est pas toujours gérable, d’autres, sauter le petit-déjeuner. « Le bien-être, c’est se connaître », insiste la Dre Dalu. En tout cas, il ne faut jamais se forcer à prendre un petit-déjeuner si on se sent bien sans, même s’il reste important pour les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées. » Avec ou sans jeûne intermitte­nt, il semble acquis qu’il vaut mieux dîner tôt et léger pour que la nuit le corps ne dépense pas son énergie à digérer, mais bien à se réparer. « Si on dîne tôt, de type crétois et à sa juste faim, le jeûne intermitte­nt ne vous apportera pas grand-chose », relativise notre experte. Il ne doit pas non plus être prétexte à manger ou à grignoter plus « aux heures autorisées ».

Et quand on sait que la vie sociale et le plaisir favorisent aussi la longévité, il faut savoir mettre un peu… de beurre dans ses épinards.

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