Madame Figaro

8. Jardin D’HIVER

POUR CETTE HUITIÈME ÉDITION DU PROJET DIOR LADY ART, DOUZE ARTISTES ONT EU CARTE BLANCHE POUR REVISITER UN ACCESSOIRE CULTE, LE SAC LADY DIOR. ZOOM SUR L’UN DES TALENTS CHOISIS, HILARY PECIS.

- PAR ISABELLE GIRARD

FRANGE COURTE BIEN DESSINÉE SUR LE HAUT DU FRONT, yeux rieurs entourés d’une cascade de boucles blondes, bras ornés de tatouages, l’artiste américaine Hilary Pecis, née à Los Angeles en 1979, est à l’image de ses oeuvres : vibrante, paradoxale, joyeuse comme un jardin anglais. Une constellat­ion d’énergies qui a séduit la maison Dior : la griffe française a invité cette artiste à habiller de sa fantaisie un de ses accessoire­s devenu culte, le Lady Dior. Chaque année, la maison donne carte blanche à douze artistes de renommée internatio­nale pour métamorpho­ser son « icône intemporel­le », célèbre pour ses lignes architectu­rales et son motif cannage signature. Parmi les élus de cette huitième édition du projet Dior Lady Art, on compte le Roumain Mircea Cantor, le Coréen Lee Kun-Yong, la Japonaise Mariko Mori, ou encore les Britanniqu­es Gilbert & George. Leur cahier des charges ? Faire de cet accessoire une oeuvre d’art inédite. « L’idée de travailler pour et avec cette grande maison française de couture est un rêve absolu, souligne Hilary Pecis. Ce projet m’offre la possibilit­é de m’exprimer librement sur un objet déjà défini, conçu avec la perfection d’un temple grec et fabriqué par des artisans exigeants, habités par leur art, soucieux du détail, amoureux des matériaux avec lesquels ils travaillen­t. Pour moi, c’est cela le luxe. » Quand Hilary Pecis était enfant, Dior représenta­it la figure matriarcal­e dans toute sa puissance.

« Je trouvais que la femme Dior était sublime, qu’elle renvoyait une image de force et de certitude. La femme Dior ne doute pas. C’est ce qui est pour moi le plus inspirant. » Hilary Pecis n’a d’ailleurs jamais douté. « Enfant, je me voyais artiste, je me pensais artiste et rien n’a changé depuis. » Elle suit son instinct qui lui dit que la vie est une source d’inspiratio­n intarissab­le. « Il suffit de regarder autour de soi et de se laisser aller pour célébrer des moments intimes et simples de la vie. C’est ce qui me nourrit. » Ses oeuvres naviguent entre l’infiniment grand et l’infiniment petit, l’intime et l’extérieur, les natures mortes et les paysages. Elle peint aussi bien l’angle d’un salon, détaillant les couleurs d’un kilim ou les motifs d’une porcelaine chinoise, que l’immensité du désert californie­n ou de vastes espaces de Los Angeles. Pour réinterpré­ter le sac culte, Hilary Pecis a puisé dans ses souvenirs d’enfance, s’immergeant dans la boîte à bijoux de sa grand-mère, avec laquelle elle aimait s’amuser. « J’ai imaginé un sac très décoratif, avec une superposit­ion de perles et de sequins qui me rappellent les bijoux fantaisie avec lesquels je jouais enfant, apposés sur un de mes tableaux de pleine nature verdoyante. » En résulte, dessiné sur les sacs, un jardin d’été où s’épanouisse­nt, avec force paillettes, broderies et perles, nénuphars et massifs printanier­s devenus précieux. Une ode à la beauté du monde végétal cher à Christian Dior, dont le jardin de sa maison à Granville a influencé nombre de ses créations. ●

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L’artiste américaine Hilary Pecis reinterprè­te le Lady Dior, une approche végétale et précieuse.
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