LE THÉ PASSE À TABLE
DE BOISSON DE PORCELAINE le voici nectar s’invitant dans les verres à pied.
Le thé ne se cantonne plus à faire salon désormais, il joue résolument carte sur table. À commencer par celle des étoilées, avec Anne-Sophie Pic, et ses accords en thés majeurs, ou Adeline Grattard (Yam’ Tcha), pionnières à avoir fait rimer thé et gastronomie. Partout fleurissent aussi de nouveaux comptoirs au sourcing pointilleux, parcellaire, millésimé. Et ses sommeliers font école. Mieux, la tendance infuse : de la tasse, pourquoi ne pas le faire passer au verre à pied, déguster ses grands crus à l’aune d’un vin ? Voire le servir en bouteilles étiquetées. C’est l’idée qu’ont eue Édouard Malbois et Vincent Mesnage, créateurs de Grands Jardins, dont les flacons de thés d’exception, infusés à froid, sans sucre, sans additifs, servis à la température d’un vin blanc, font un carton. On les retrouve à la table d’Alexandre Mazzia (AM à Marseille), de Thierry Marx (Onor), de Julien Dumas (Saint James Paris), d’Alan Geaam, de Mallory Gabsi, ou encore au Royal Monceau ou au Crillon… Un changement de pied qui à l’heure du sans alcool fait tilt. Pas de manip ici, de désalcoolisation hasardeuse, de tour de passe-passe douteux, mais une palette aromatique, une variété de terroirs infinie. Montée en gamme, appropriation des codes vin, cette nouvelle « thé-ologie » est en train de s’imposer – naturellement – en gastronomie. Ouvrir une bouteille de Phuguri Darjeeling 2022, déguster un verre de Meung Bokero ne tient plus de l’anecdote !
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