CAMILLE RAZAT
Actrice “Des outils de puissance qu’on choisit (ou pas) de porter”
COMMENT A DÉBUTÉ VOTRE HISTOIRE AVEC LES TALONS ?
À 15 ans, quand j’ai commencé le mannequinat. Comme je suis petite, je mesure 1,68 m, je portais des talons à tous mes castings pour me sentir plus en confiance. C’était les années 2010, et à cette époque les talons étaient vraiment obligatoires. J’ai l’impression, qu’aujourd’hui, les agences de mannequins sont plus flexibles sur le sujet. J’en vois de plus en plus qui assument leurs singularités et le fait d’être à plat.
VOTRE PREMIÈRE PAIRE ? Des escarpins noirs qui n’avaient pas dû me coûter très cher, car j’avais 15 ans et pas beaucoup d’argent.
AVEZ-VOUS TOUJOURS ÉTÉ PERCHÉE ? Jeune, oui, car je voulais faire plus « femme ». Et si j’ai un rendez-vous galant, j’aime bien mettre des talons, car c’est sexy. Mais aujourd’hui, au quotidien, c’est plutôt grosses bottes ou talon carré. Je privilégie le confort car je suis toujours haut perchée dans ma vie professionnelle. Pour la série Emily in Paris, par exemple, mon personnage étant une galeriste glamour, je tourne très souvent sur des talons aiguilles ou, plus rarement, des plateformes. J’avoue que parfois ça tire sur le dos, surtout avec les bons vieux pavés parisiens.
QUELS SONT VOS TYPES DE CHAUSSURES SIGNATURES ?
Des escarpins Roger Vivier de 12 ou 10 cm minimum, ils sont par ailleurs très confortables.
LES TALONS, ENTRAVE OU LIBERTÉ D’ÊTRE ? Ce sont surtout des outils de puissance qu’on choisit (ou pas) de porter.
QU’APPORTENT-ILS À LA FÉMINITÉ ? Ils imposent une certaine stature, une allure. Et personnellement, lorsque je me présente en talons, c’est aussi pour assumer un côté femme fatale.
QUI SONT VOS PIRES ENNEMIS EN TALONS HAUTS ?
Les grilles d’aération. J’ai le souvenir d’un talon coincé juste avant un casting. J’ai dû courir m’acheter d’autres chaussures.
LE CAPITAL SÉDUCTION D’UNE FEMME EST-IL LIÉ
À LA HAUTEUR DE SES SOULIERS ? Pas du tout, c’est peut-être un point de vue masculin, car, selon moi, on peut aimer porter des talons pour soi-même.
VOS CHAUSSEURS PRÉFÉRÉS ? Roger Vivier. Lorsque j’ai démarré ma collaboration avec cette maison – Camille Razat est ambassadrice de la griffe depuis 2020 –, j’ai compris que les talons n’étaient pas synonymes de torture. Leurs modèles sont aussi élégants qu’extravagants, il y en a pour tous les goûts.
QUE PENSEZ-VOUS DE L’AVÈNEMENT DU PLAT ?
Les femmes ont sans doute un rejet des talons car elles ont été contraintes d’en porter pendant si longtemps, notamment dans des métiers comme secrétaire, hôtesse de l’air, vendeuse en boutique… La mode aussi s’adapte même si je pense qu’il y aura toujours des talons sur les podiums, car cela crée une démarche particulière. Mais je constate que certaines actrices comme Jennifer Lawrence ou Kristen Stewart assument totalement aujourd’hui d’être à plat sur les tapis rouges. De toute façon, se sentir belle, c’est un état d’esprit et pas une question de hauteur de talons.
On retrouvera prochainement Camille Razat dans la saison 4 d’ « Emily in Paris » et dans « Prodigieuses », de Frédéric et Valentin Potier.