Trois films à voir
Chroniques de Téhéran
Voici un film coup de poing. Un témoignage sobre et puissant, tourné en sept jours. Chaque acteur pensait jouer dans un courtmétrage sans savoir que le film serait composé de huit autres histoires – seule façon de les protéger, notamment quand ils ont été interrogés après la sélection cannoise (Un certain regard). Chacun illustre un citoyen surnageant dans l’absurdité du régime totalitaire des mollahs. Neuf visages de la vie quotidienne à Téhéran, où la résistance citoyenne affronte la manipulation étatique. On sort en étouffant.
Scandaleusement vôtre
La rumeur et la mauvaise réputation peuventelles détruire une vie ? Telle est la question que pose cette comédie tirée d’une histoire vraie survenue en Angleterre en 1920. Olivia Colman (ci-dessus) interprète Edith, vieille fille bigote qui, sans raison apparente, commence à recevoir des lettres d’injures. Les soupçons se portent sur sa voisine (Jessie Buckley), une femme au langage fleuri, farouche, mère d’une fillette et compagne d’un homme noir. Pleine d’esprit, portée par un duo d’actrices irrésistible, cette comédie so British agit comme une bulle d’oxygène.
Ferrari
Le réalisateur de Heat et de Miami Vice s’intéresse à Enzo Ferrari à un tournant de sa vie. En 1957, la légende de la F1 était menacée de faillite et traversait une crise conjugale : depuis la mort de leur fils, rien n’allait plus avec sa femme, propriétaire de l’écurie à 50 %, et sa maîtresse, mère de son autre enfant, commençait à réclamer des comptes. Penélope Cruz et Shailene Woodley volent littéralement la vedette à Adam Driver, dont l’accent italien forcé et l’impénétrabilité peinent à convaincre. Seules les scènes automobiles captivent (ci-dessus, Patrick Dempsey est Piero Taruffi).