Simon Johannin
“La violence des émotions vécues m’inspire”
On le compare à Virginie Despentes. Pourtant Simon Johannin cite plus volontiers Jean Genet, Pier Paolo Pasolini ou Sarah Kane, la dramaturge britannique lui ayant inspiré Le Dialogue, un échange romantique mais non dénué de violence entre deux amants. Si, en 2020, Simon Johannin, à peine âgé de 27 ans, écrivait, « Le cauchemar que c’est, la vie qui passe / Le soleil qui s’éteint dans l’eau froide », quatre ans plus tard, force est de constater que la passion et le désir animent toujours cet auteur singulier. Son unique ambition ? L’élévation spirituelle. Un objectif qu’il partage avec Laurent Micheli, responsable de l’adaptation au cinéma de son deuxième roman, Nino dans la nuit.
POURQUOI LA POéSIE ? Elle est pour moi la forme de création la plus aboutie que l’on peut faire à l’aide du langage. Après la poésie, il n’y a plus rien, avant, il y a tout ce qui est constitutif de l’univers. Elle englobe l’ensemble de ce que l’on peut sentir et percevoir.
COMMENT LA PRATIQUER EN 2024 ? Un poète, aujourd’hui, n’est pas si différent dans sa fonction que les poètes des autres époques, son rôle est de transmuter les énergies qui le traversent et l’environnent afin de les donner à lire, à réfléchir et à ressentir à l’autre dans une forme puissante et recevable
VOTRE PRINCIPALE SOURCE D’INSPIRATION ? La violence des émotions vécues, ainsi que l’environnement dans lequel je me trouve, peu importe sa nature.
UNE CITATION PRéFéRéE ? J’aime bien cette phrase de Harry Crews : « L’épuisement chasse le monde. »
« Ici commence un amour », Éd. Allia, 256 p., 17 €, à paraître le 22 mars.