Laura Lisa Vazquez
“Je laisse faire une partie instinctive”
Elle a quitté Perpignan pour emménager à Marseille, au plus près du Centre international de poésie. Lauréate du prix de la Vocation en 2014, Laura Vazquez a commencé par écrire des prières. Une décennie plus tard, elle cherche toujours cette « façon de vivre non pas l’infini mais avec le fini indénombrable des choses, le fini indénombrable des gens, des sentiments ». Pensionnaire de la Villa Médicis en 2022-2023, elle a cofondé la revue Muscle, anime des ateliers d’écriture gratuits et, après une expérience rappée au sein du duo Tsuku, a offert un poème graphique à Rebeka Warrior sur la compilation RainboWarriors Vol 1.
POURQUOI LA POéSIE ? Je ne sais pas. Ce n’est pas une décision, c’est le contraire. C’est quelque chose que je fais, le matin sur mon ordinateur, le soir sur mon téléphone. C’est une chose qui est là et qui surprend. Je laisse faire une partie instinctive. C’est cette partie qui écrit. Ensuite, je relis, c’est une autre histoire, plus consciente cette fois.
COMMENT LA PRATIQUER EN 2024 ? Comme en 10024. Je fais de mon mieux pour sentir avec précision, mais je ne fige pas ce mouvement par des idées, des habiletés, des techniques. J’approfondis un mystère que je ne comprends pas et dont je n’ai jamais senti les limites. Je ne me l’explique pas, mais je sens quand le son est juste, quand le rythme est vrai, quand les séquences s’enchaînent d’une manière impermutable, comme l’intestin se trouve dans le ventre et non dans les jambes, naturellement.
VOTRE PRINCIPALE SOURCE D’INSPIRATION ? Tout ce que j’entends, tout ce que je vois. Ce qu’on appelle la vie : les corps, les mouvements, les expressions des visages, les phénomènes climatiques, les activités des végétaux, les relations entre les objets, entre les personnes…
UNE CITATION PRéFéRéE ? Je vais en choisir une extraite de L’Ecclésiaste : « Qui peut comprendre ce qui existe ? Cela s’étend si loin et va si profond ! »
« Le Livre du large et du long », Éditions du sous-sol, 2023.