Madame Figaro

LE MOURILLON… CELLES ET CEUX QUI CONNAISSEN­T TOULON

- vghcompany.com

savent combien ce quartier a conservé un esprit de village balnéaire avec ses pittoresqu­es ruelles menant aux plages. C’est là que Julien Hubert et sa compagne, Laetitia Alba, tous deux architecte­s, ont jeté l’ancre quand ils ont quitté Marseille. Le couple tombe rapidement sous le charme d’une maison de pêcheur au fond d’une impasse piétonne. Les 75 mètres carrés sont à l’abandon. « L’intérieur était extrêmemen­t sombre, avec des ouvertures uniquement en façade, se souvient Julien. Dès la première visite, Laetitia et moi avons su que notre principal geste architectu­ral serait d’aménager un puits dans la toiture. Nous avons créé une ouverture de 3 mètres par 2 et supprimé tous les planchers pour que la lumière se déverse dans tous les volumes. » Outre les planchers, le binôme casse… tout ! « Le rez-de-chaussée était très cloisonné avec une entrée donnant sur un couloir qui desservait différente­s pièces. » Désormais, il n’y a plus qu’un espace de 35 mètres carrés à ce niveau. La verrière 1900 a été remplacée par un modèle en acier, en accordéon, qui s’ouvre intégralem­ent. « L’idée était que, dès qu’il fait beau, on ne sache plus si l’on est dedans ou dehors. » Après avoir traversé la cour, on entre donc désormais directemen­t par la verrière dans une vaste pièce qui accueille le salon et l’espace salle à manger avec, au fond, la cuisine. Un seul mur porteur a été en partie conservé. Il est percé d’une arche dessinée à la main : une signature que l’on retrouve ailleurs dans la maison. Le travail sur l’intérieur des murs, où des rangements sont dissimulés, est également constituti­f de ce projet. « Nous voulions éviter toute surcharge, c’est pourquoi nous avons niché de discrets placards dans les creux des cloisons », poursuit Julien. Les deux autres niveaux révèlent la même quête d’optimisati­on des mètres carrés et de la lumière. Un escalier fait d’une lame d’acier pliée avec un gardecorps aérien permet d’accéder à un atrium, à la fois dressing et carrefour de la maison. Il dessert une chambre, celle de Julien et Laetitia, qui donne sur la terrasse. La salle de bains attenante a été dessinée au millimètre. Un escalier en bois qui s’élance depuis l’atrium permet d’accéder à la chambre des enfants et à sa salle de bains, situé au niveau du chienassis qui couronne la bâtisse. « Là aussi, tout a été calculé », précise Julien. L’esprit mathématiq­ue qui a guidé ce chantier ne saute pourtant pas aux yeux. Seule une simplicité chaleureus­e, l’immédiate sensation de bien-être flottent dans ce lieu plein de charme. Une atmosphère qui est, sans aucun doute, la patte de l’agence vGH Company, installée à Marseille, et que Julien a fondée avec Thomas van Gaver. On la retrouve, en effet, dans bon nombre de ses réalisatio­ns, du groupe scolaire Anne-Sylvestre, à Vitrolles, aux vingt-cinq logements du programme Les Caudalies, à La-Londe-les-Maures, en cours d’achèvement.

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