.DE LA FAC AUX FARDS
Son altruisme l’a d’abord amené à étudier la sociologie à la Sorbonne dans sa jeunesse.
« Je voulais faire plaisir à mes parents… mais j’ai toujours été passionné par les métiers artistiques », raconte-t-il, mentionnant son goût pour le dessin, la calligraphie latine, ou encore la danse. Ce sont d’ailleurs les arts de la scène qui le mèneront à son histoire d’amour avec le maquillage. « En préparant un spectacle d’opéra, je cherchais un styliste, un coiffeur et un maquilleur pour mettre en valeur cette mise en scène », se souvient-il. C’est lors de ses prospections, en entrant dans une boutique de maquillage, que son destin bascule. « J’ai eu un coup de foudre instantané. Tout à coup, le temps s’est arrêté. J’ai été complètement absorbé par les photos affichées au mur, par tous ces pigments. C’était fusionnel, immédiat, presque physique. Une heure avant, j’étais à la fac, et en une fraction de seconde, le monde a changé. C’est un peu irrationnel, admet-il, mais c’est comme cela que je l’ai vécu. C’était plus fort que moi. » C’est ainsi que le jeune homme découvre le métier de maquilleur et se lance, déterminé à vivre de sa passion. « Sans rien dire à personne, j’ai arrêté mes études et j’ai travaillé dans le but de financer ma formation de maquillage. J’absorbais ces enseignements comme une nourriture », poursuit-il, citant parmi ses inspirations principales des photos de Guy Bourdin, Peter Lindbergh, Helmut Newton, Paolo Roversi, ou encore « le travail de Jean Paul Gaultier avec Odile Gilbert et Stéphane Marais, qui faisaient des castings de rue. J’ai été marqué par ces images, cette fusion entre ces cultures multiples. » Fraîchement diplômé (avec la bénédiction de ses parents), il parvient à intégrer une agence de maquilleurs et commence à assister des make-up artists ou des marques. En parallèle, il officie dans un salon de coiffure pour financer son quotidien, où il propose ses services de maquilleur aux clientes. « Un jour, l’une d’elles, qui était chanteuse, m’a demandé de la préparer pour passer à la télévision. Sa maison de disques a adoré sa mise en beauté et m’a présenté tous les artistes du label, dont Rihanna », révèle-t-il. Son talent pour mettre en valeur les célébrités sous les feux des projecteurs et son côté philanthrope opèrent. « Les producteurs
“Je considère le maquillage comme un outil de bien-être”
se sont rendu compte que les artistes internationaux qui faisaient la promo de leur musique en France arrivaient stressés, mais qu’ils étaient complètement détendus et radieux après être passés entre mes mains », ajoute-t-il. Le bouche-à-oreille fait le reste. Aujourd’hui, on fait appel à lui aussi bien pour les tapis rouges hollywoodiens que ceux du cinéma français, de Salma Hayek à Adèle Exarchopoulos, en passant par Léa Seydoux ou Laura Smet. Son clan rapproché ?
« Marina Foïs, une femme, actrice et amie exceptionnelle, de qui je suis très proche. Je travaille aussi depuis longtemps avec Naomi Campbell, qui me fascine », lance-t-il, nommant également « Omar Sy, que j’aime beaucoup pour sa joie de vivre, qui est à la fois une force et une lumière. Lenny Kravitz, que je connais depuis vingt ans, et avec qui je suis exactement sur la même fréquence. C’est quelqu’un qui a énormément d’empathie et qui est très à l’écoute. Ou encore Maïwenn, que j’aime pour sa beauté sauvage, sa fragilité, son intelligence, sa spontanéité… Tous ces êtres humains, avec qui je partage des moments de vie en dehors du travail, me touchent beaucoup, ils m’ont permis aussi de grandir et de me nourrir. »
.LES
POUVOIRS DU MAKE-UP
Ces sessions de maquillage thérapeutiques font sa réputation.
« Je considère le maquillage comme un outil de bien-être. Je ne fais pas de différence entre le soin et le maquillage, ces deux univers fusionnent dans mon esprit », affirme-t-il. « Depuis le Moyen Âge et jusqu’au XIXe siècle, on utilisait des produits toxiques à base de plomb pour éclaircir la peau, qui pouvaient entraîner la mort. Même les premiers Pancake de Max Factor dans les années 1960 étaient encore très opaques. Aujourd’hui, on cherche à sublimer la peau en même temps qu’on la maquille. On peut le faire désormais grâce aux formules hybrides développées à partir des années 2000, qui ont un impact immédiat sur l’épiderme », se réjouit-il. Cette vision, Angloma la partage avec la maison Sisley, avec qui il collabore depuis plus de dix ans. « Je me retrouve tout à fait dans la devise de la marque, qui prône “le soin au service de la couleur”. Ses fondateurs ont été parmi les premiers à développer cette philosophie de respect de la peau, dans la recherche de textures et de compositions innovantes. » Dans le studio, le rituel de bien-être se poursuit pour les deux mannequins, au son de Grace Jones et de Nina Simone. Après leur avoir prodigué une routine de soins adaptée à chacune, place au massage du visage, étape indispensable « pour stimuler