Virginie Efira et Monia Chokri
MADAME FIGARO. – CE QUI VOUS UNIT ?
MONIA CHOKRI. – Niels Schneider, le compagnon de Virginie, que je considère comme un petit frère depuis notre rencontre sur Les Amours imaginaires, de Xavier Dolan.
VIRGINIE EFIRA. – J’ai rencontré Monia par l’intermédiaire de Niels, mais j’admirais depuis longtemps l’actrice et la réalisatrice qu’elle est. Nous nous sommes tout de suite découvert des goûts et des sensibilités communs.
VOTRE MOMENT CANNES LE PLUS INSOLITE ?
M. C. – J’ai le souvenir d’une montée des marches un peu particulière : je me suis retrouvée entre la top-modèle Bianca Balti et Puff Daddy, et j’avais bizarrement un sentiment d’illégitimité totale… alors que j’étais la seule des trois à faire du cinéma !
V. E. – Mes premières années à Cannes étaient assez insolites. Je débarquais de Bruxelles, je logeais dans un camping des environs, je n’étais invitée à aucune soirée, mais j’étais très résistante aux humiliations. J’ai repensé à ces moments juste avant de monter sur scène, il y a deux ans, pour lancer la 75e édition du festival en tant que maîtresse de cérémonie. Je comptais sur mes souvenirs pour faire redescendre la pression, mais cela n’a pas vraiment fonctionné…
LES LIGNES ONT-ELLES ENFIN BOUGÉ POUR LES FEMMES DANS LE CINÉMA ?
M. C. – Je pense que la prise de parole de Judith Godrèche a donné un grand coup d’accélérateur, mais il y a encore de la résistance. Il ne faut pas lâcher le combat mené pour la parité et l’égalité.
V. E. – Il faut déjà savoir sur quoi porte le débat. S’agit-il des jeunes actrices ? Du positionnement des réalisatrices ou des financements ? Si certaines choses fonctionnent mieux, d’autres doivent encore progresser. C’est intéressant de voir comment la prise de parole des femmes est reçue selon les époques, cela reflète bien l’état de la société.