Madame Figaro

Mounia Meddour et Bérénice Bejo

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MADAME FIGARO. – CE QUI VOUS UNIT ? BÉRÉNICE BEJO. – Son mari (rires), le réalisateu­r Xavier Gens, qui m’a proposé le rôle-titre de son prochain film (Sous la Seine, un thriller avec un requin, NDLR). Mounia est venue sur le tournage, ensemble nous avons beaucoup parlé de cinéma. Elle est très rigoureuse profession­nellement, comme moi ! Et sa fille est aussi devenue une grande amie de la mienne.

MOUNIA MEDDOUR. – Bérénice est une actrice exceptionn­elle, multifacet­te, je l’ai vue se préparer sur le tournage très éprouvant de Xavier. Elle fait partie de ces comédienne­s physiques que j’admire, qui sont toujours dans le dépassemen­t de soi. Je lui ai aussi proposé de jouer dans mon prochain long-métrage, un film qui se passera en France, dans les années 1980. VOTRE MOMENT CANNES LE PLUS INSOLITE ?

B. B. – Je garde un souvenir ému de la présentati­on de The Search, de Michel Hazanavici­us, en 2014. Le petit garçon qui jouait dans le film, Abdul Khalim, est venu pour l’occasion avec sa famille, des Tchétchène­s qui fuyaient la guerre en Géorgie. Ils ne sont plus jamais repartis.

M. M. – Moi, c’est la montée des marches pour mon film Papicha. Au même moment avait lieu le Hirak, le mouvement de cette jeunesse algérienne qui se soulevait dans les rues d’Alger contre le gouverneme­nt en place. Nous, sur les tapis rouges, étions si fiers de représente­r en simultané ce pays en plein basculemen­t.

LES LIGNES ONT-ELLES ENFIN BOUGÉ POUR LES FEMMES DANS LE CINÉMA ?

B. B. – La parole s’est libérée grâce au mouvement MeToo et à des actrices comme Adèle Haenel et Judith Godrèche. C’est formidable pour les nouvelles génération­s. Elles savent qu’elles peuvent désormais parler et demander de l’aide.

M. M. – De plus en plus de femmes s’emparent de la caméra pour raconter des histoires fortes qui font aussi bouger les curseurs de la société. Mais il faut continuer à aider la création au féminin, nous sommes bien en dessous des budgets alloués aux réalisateu­rs masculins.

Bérénice Bejo est à l’affiche de « Sous la Seine », de Xavier Gens, le 5 juin sur Netflix.

Mounia Meddour prépare son troisième long-métrage, qu’elle tournera en septembre prochain.

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