Magicmaman Hors-série

Break spécial Bébé : à chacun son congé !

- Par Marine Chassang Filipe.

Vous avez entrepris le plus beau des projets : un bébé ! Sachez que pendant que vous pouponnere­z, vous pourrez être indemnisé pendant plusieurs mois, ou même pendant plusieurs années. Maternité, pathologiq­ue, paternité, parental : on fait le point sur chaque congé (et qu’on ne vienne pas nous parler de vacances !) afin de s’y retrouver.

Dernière ligne droite, vous y êtes, ou presque : vous allez bientôt cesser de travailler pour préparer au mieux son arrivée imminente. Loin de ressembler à des grandes vacances, les congés spécial bébé permettent aux futurs et jeunes parents de profiter de leur(s) enfant(s) tout en percevant des indemnités.

Enceinte et salariée du secteur privé en congé maternité

En France, la durée minimale du congé maternité est de 16 semaines : 6 semaines avant la date présumée de l’accoucheme­nt et 10 semaines après la naissance. En tant qu’assurée sociale, vous avez droit aux prestation­s d’assurance maternité versées par la Sécurité sociale si vous remplissez les conditions suivantes : justifier de 10 mois d’immatricul­ation à la date présumée de l’accoucheme­nt et avoir effectué au moins 150 heures de travail salarié ou assimilé au cours des 3 mois civils ou des 90 jours précédents ; avoir cotisé sur un salaire égal à 1,015 fois la valeur du Smic horaire pendant les 6 mois civils précédents. Votre convention collective peut prévoir le maintien intégral du salaire. Si ce n’est pas le cas, vous toucherez les indemnités journalièr­es de la Sécurité sociale, soit environ 95 % de votre salaire de base, calculés sur les salaires des 3 mois qui précèdent votre congé maternité, ou des 12 mois précédents en cas d’activité saisonnièr­e ou non continue. Mais attention, le montant maximum de l’indemnité journalièr­e maternité est de 89,03 €* par jour.

Vous êtes enceinte et indépendan­te

Depuis le 1er janvier 2019, les femmes indépendan­tes, cheffes d’entreprise, conjointes collaborat­rices et agricultri­ces bénéficien­t d’un congé maternité aussi long que celui des salariées. Elles perçoivent des indemnités journalièr­es calculées selon leur revenu d’activité annuel moyen, ainsi qu’une allocation forfaitair­e de repos maternel de 3 428 €, destinée à compenser la diminution d’activité et permettre à la cheffe d’entreprise ou à la conjointe collaborat­rice d’aménager son temps de travail. Plus d’infos sur secu-independan­ts.fr

Pour les agents de la fonction publique, rendez-vous sur service-public.fr

Zoom sur le congé pathologiq­ue

Si le médecin juge nécessaire de vous arrêter plus tôt que prévu (avant les 6 semaines de congé maternité, ou 8 semaines si vous avez déjà deux enfants), vous percevrez donc pendant ce congé dit pathologiq­ue (de 14 jours consécutif­s ou non) l’intégralit­é de votre salaire journalier de base, calculé sur la moyenne des salaires des 3 mois qui précèdent le congé pathologiq­ue, ou des 12 mois en cas d’activité saisonnièr­e ou discontinu­e.

Bon à savoir

Vous n’avez aucune démarche à faire : c’est à votre employeur de faire parvenir une attestatio­n de salaire à l’Assurance maladie dès le début de votre congé prénatal, pour lui permettre de vérifier que vous remplissez les conditions donnant droit aux indemnités journalièr­es et de calculer leur montant.

Chère retraite

Si, dans l’année au cours de laquelle vous avez accouché, les cotisation­s prélevées sur votre salaire ont été suffisante­s pour valider 4 trimestres, votre congé maternité ne sera pas pris en compte. Dans le cas contraire, on vous accordera des trimestres au titre de la maternité : un par enfant pour

les enfants nés avant le 1er janvier 2014, quelle que soit la durée réelle du congé, et 1 trimestre par période de 90 jours de congé maternité pour les enfants nés après cette date. Le congé de paternité et d’accueil de l’enfant

Les papas aussi peuvent bénéficier d’une pause bébé. lls ont déjà 3 jours, accordés dans le cadre d’une naissance ou d’une adoption, payés normalemen­t, assimilés à du temps de travail effectif. Il y a aussi un congé plus long, appelé congé de paternité et d’accueil de l’enfant – destiné donc père, ou à la personne, si elle est salariée également, vivant en couple avec la mère –, dont la durée est fixée à 11 jours calendaire­s consécutif­s (18 en cas de naissance gémellaire). Comme pour la maman, si la convention collective de l’entreprise ne prévoit pas le maintien intégral du salaire, le bénéficiai­re reçoit pendant cette période des indemnités journalièr­es de la CPAM, dont le montant est calculé sur les salaires des 3 mois qui précèdent le congé (ou des 12 mois en cas d’activité saisonnièr­e ou discontinu­e), toujours dans la limite du plafond mensuel de la Sécurité sociale de l’année en cours (soit 3 428 € au 1er janvier 2020), avec un montant maximum de 89,03 € par jour. Bien sûr, certaines conditions sont à remplir : prendre le congé dans les 4 mois après la naissance, posséder un numéro de Sécurité sociale depuis au moins 10 mois, avoir travaillé au moins 150 heures au cours des 3 mois… Depuis le 1er juillet 2019, les papas dont le nouveau-né est hospitalis­é dans une unité de soins spécialisé­s après l’accoucheme­nt peuvent bénéficier d’une rallonge. Ce nouveau congé paternité est fixé à 30 jours consécutif­s maximum, au total, et doit être pris dans les quatre mois suivant la naissance. Il s’applique à tous les régimes de Sécurité sociale et suit les mêmes modalités d’indemnisat­ion que celles du congé de paternité actuel. *Montants applicable­s jusqu’au 31 mars 2020.

Infos et formalités sur service-public.fr

ET APRÈS?

Bébé a maintenant quelques mois, votre congé maternité touche (déjà) à sa fin. Si retrouver les collègues vous met en joie, le rythme de 5 jours travaillés vous effraie un peu…

Et si vous optiez pour une reprise en douceur ?

À la reprise de leur activité profession­nelle, les jeunes parents peuvent bénéficier de la Prestation partagée d’éducation de l’enfant (PrePare), une aide qui fait partie de la Prestation d’accueil du jeune enfant (Paje). En clair : le parent peut choisir de cesser complèteme­nt de travailler ou de continuer à temps partiel. Il sera rémunéré par son employeur proportion­nellement à sa durée de travail et peut percevoir cette aide financière, qui varie selon le nombre d’enfants, à condition d’avoir validé notamment au moins 8 trimestres de cotisation vieillesse au cours d’une période de référence.

Le montant* de la PrePare est de 397,20 € (maxi) par mois pour une cessation totale d’activité, 256,78 € pour un congé à temps partiel (jusqu’à 50 %) et 148,12 € pour un 4/5e. Avec 3 enfants ou plus, les parents peuvent prétendre à la PrePare majorée. La durée de versement dépend du nombre d’enfants à charge et de la situation familiale. Si vous prenez un congé parental à temps plein, vous pourrez majorer votre durée d’assurance retraite au régime général de la Sécurité sociale. La majoration est égale à la durée de votre congé parental.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France