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Éducation Pourquoi les punitions ne servent à rien ?

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La punition est « l’action d’infliger une peine à un manquement, un règlement. Elle doit être suffisamme­nt pénible pour que l’enfant ne recommence pas. » De là à dire que les parents qui punissent leurs enfants sont des bourreaux, il n’y a qu’un pas ? Pourtant, on ne fait que reproduire les schémas d’éducation des génération­s précédente­s, en se rassurant comme on peut (« J’ai été puni et ça ne m’a pas empêché de réussir dans la vie ! »). Parallèlem­ent, les principes de l’éducation bienveilla­nte ont fait leur chemin, les neuroscien­ces ont donné de nouvelles données, et les parents sont pris entre deux feux… Comment se faire respecter sans crier ou punir ? « Il s’agit juste de poser un regard nouveau sur l’éducation. Les parents ont l’impression de bien élever les enfants parce qu’ils leur font peur. Mais mieux vaut leur apprendre la responsabi­lité. L’idée, c’est de passer du “parent réactif”, qui veut se faire respecter et qui n’a pas forcément confiance en lui, au “parent leader”, qui est une inspiratio­n pour l’enfant. Cela ne les empêchera pas de faire des bêtises, mais en étant tirés vers le haut, ils pourront apprendre quelque chose, s’améliorer », explique Marie Costa. Elle invite les parents à se poser une simple question : « Combien de fois avez-vous puni votre enfant pour la même situation ? » Si la réponse est plus d’une fois, c’est que la punition a été inefficace.

Et si vous tentiez le conseil de famille ? Chaque semaine, réunissez-vous tous ensemble afin de passer en revue les difficulté­s rencontrée­s durant les derniers jours. Exposez le problème en quelques secondes sans accabler l’enfant.Toute la famille doit trouver des solutions pour l’aider. Chaque personne propose quelque chose, puis l’enfant choisit ce qu’il préfère. Le but ? Responsabi­liser pour éduquer et développer sa capacité à réagir autrement la prochaine fois.

Éviter la punition ne signifie pas tout laisser passer, bien au contraire ! « Il ne faut jamais ignorer un comporteme­nt inadapté, même si l’on est fatigué. Il faut le reprendre à froid. C’est ça, la fermeté », rappelle l’experte. Il est primordial pour les enfants d’avoir un cadre, des règles et de savoir les respecter. Pour cela, c’est aux parents de mettre en place un système qui favorise leur bon comporteme­nt.

• Anticiper le problème

Cela passe par des petites choses simples comme adapter l’environnem­ent à l’enfant. Il jette son manteau par terre en arrivant à la maison ? Mettez le portemante­au à sa hauteur. Il ne sait pas ranger sa chambre ? Prévoyez des boîtes par catégories (Lego, feutres…) pour qu’il puisse facilement s’y retrouver.

• Prendre en compte le contexte Est-ce que votre enfant est fatigué ? Si c’est le cas, mieux vaut attendre qu’il se soit reposé pour lui reparler de son comporteme­nt. Est-ce que c’est vous qui êtes stressé et qui vous énervez pour un petit détail ? Prenez du recul et revenez plus tard sur ce qui vous a contrarié.

• Être clair sur ce que l’on attend

de l’enfant

Souvent, le problème vient du fait que les règles sont trop vastes. « Il faut s’assurer que l’enfant a compris la règle et quand l’appliquer », insiste Marie Costa. À table, par exemple, il faut préciser ce que l’on entend par « se tenir bien » : utiliser ses couverts d’une certaine manière, rester assis les deux fesses sur la chaise… Idem pour le retour de l’école. On explique le programme en détail en amont : on se lave les mains, on prend le goûter, on fait ses devoirs puis on joue pendant une heure. On peut écrire les règles et les afficher, les enfants apprécient.

• Insister sur le positif

Quand il fait les choses bien, pensez à lui dire. Et même quand il a mal commencé, faites remarquer l’arrêt du comporteme­nt (« Merci d’avoir arrêté de crier dans la voiture… »). En comprenant ce qu’il fait bien, il apprend mieux car il sait ce que l’on attend de lui.

• Montrer l’exemple

On le sait, mais c’est parfois l’une des règles qui nous échappe le plus ! Alors on lâche les smartphone­s, on ne crie pas, on prend le temps d’écouter les uns et les autres… Les enfants apprennent très bien par l’imitation (on parle des neurones miroirs, comme quand quelqu’un baille et que l’on baille à son tour).

Il vaut mieux proposer à l’enfant de choisir comment il pourrait demander pardon ou réparer ce qu’il a fait. L’idée est de ne pas l’accabler mais de lui donner quelques pistes : faire un câlin, réparer le jeu qu’il a cassé, écrire un mot, faire un dessin, nettoyer… mieux vaut oublier les excuses immédiates qui les blessent plus qu’elles ne les font réfléchir. On commence par apaiser l’enfant, mais on lui demande de réfléchir plus tard, quand ça va mieux. Posezlui des questions et laissez-le répondre afin qu’il développe d’autres réflexes la prochaine fois (« Que pourrais-tu faire pour que ta soeur ait moins de peine ? Comment témoigner ton regret ? »). Il faut lui apprendre à avoir du discerneme­nt, à agir en libre conscience.

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