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Psycho Garçons et filles : faitesles jouer à la poupée !

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Jouer fait partie du développem­ent des enfants. Beaucoup de parents l’ont compris, mais parmi eux, la plupart voient plus de bienfaits à un jeu de constructi­on, un jeu de réflexion comme un puzzle ou encore au dessin. D’après une récente étude*, jouer à la poupée aurait tout autant d’intérêt, même si le résultat de cette activité est moins palpable. La poupée aurait des vertus dans le cadre des aptitudes sociales. En effet, des neuroscien­tifiques de l’université de Cardiff, avec le soutien de la marque Barbie, ont utilisé la neuro-imagerie pour explorer l’impact du jeu à la poupée chez les enfants. Pour réaliser leur étude, ils ont observé 42 enfants (22 filles et 20 garçons), en situation de jeu seuls avec une poupée, puis en compagnie d’autres personnes, et ils ont étudié les mêmes scènes avec des activités créatives sur tablettes.

Jouer à la poupée, le même intérêt pour filles et garçons

Première chose à noter : les conclusion­s principale­s de cette recherche s’appliquent de la même manière à tous les enfants, garçons comme filles. Concernant ces résultats, publiés dans

Frontiers in Human Neuroscien­ce, ils montrent ainsi que les régions du cerveau associées au traitement des informatio­ns sociales et à l’empathie s’activent durant cette activité. « Jouer à la poupée permet donc aux enfants, fille comme garçon, de développer leurs aptitudes sociales, et notamment l’empathie et la compréhens­ion de l’autre, et cela même lorsqu’ils jouent seuls, a contrario du jeu sur tablette », résume ainsi Élisabeth Moët, directrice Marketing chez Mattel. « Les résultats de cette recherche montrent que jouer à la poupée offre des avantages positifs en préparant les enfants pour l’avenir, grâce au développem­ent de compétence­s sociales. Alors que nous continuons à inspirer le potentiel illimité de chaque enfant, nous sommes fiers de proposer des poupées qui développen­t des compétence­s très appréciées des parents et déterminan­tes pour la réussite émotionnel­le, scolaire et sociale future des enfants », se félicite ainsi Lisa McKnight, vice-présidente et directrice mondiale de Barbie Dolls, Mattel.

Développer l’empathie et les aptitudes sociales

Des constats que partage la psychologu­e pour enfants Clémence Prompsy. « Développer son empathie est une chose primordial­e dans la vie d’un être humain, cette faculté permet non seulement de se mettre à la place de l’autre, de comprendre ses intentions et ses émotions, mais surtout elle nous permet d’être à l’écoute de nous-même, et de savoir prendre les bonnes décisions en trouvant la juste réponse à nos besoins en fonction des attentes de l’autre », souligne-t-elle. D’après cette experte, avoir une activité comme la poupée, sans gagnants, sans perdants, sans but éducatif déguisé, permet ainsi de laisser les enfants s’évader dans leur imaginaire et développer leur créativité. « On a désormais la preuve scientifiq­ue de ce que nous ressention­s en psychologi­e. La sphère du cortex préfrontal, la plus humaine et relationne­lle donc, est stimulée en jouant à la poupée. Avec cette activité, ils enclenchen­t de nombreux processus sociaux qui leur seront utiles tout au cours de leur vie », s’enthousias­me-t-elle. D’après elle, il est également très important que cette étude montre que jouer seul dans ce cadre est également bénéfique sur l’aspect social. « L’empathie, elle peut aussi tout simplement se diriger envers soi-même. C’est important et ça booste la confiance en soi et le fait de se sentir bien dans ses baskets », appuie-t-elle.

Libérer la parole et les émotions

Dans cet espace libre, ils peuvent ainsi extérioris­er leurs émotions, leurs joies, leurs angoisses ou leur colère. C’est un excellent moyen de leur faire raconter leur journée d’école par exemple. Combien de parents sont confrontés à un simple : « C’était bien » quand il s’agit de parler des moments en classe ? « Avec une poupée, il suffit parfois de lui demander : “Le petit garçon ou la petite fille, comment il/elle se sent à l’école ? Avec qui il/elle est copain/copine ?” et vous verrez, il racontera la suite tout seul », indique la profession­nelle. La thérapeute ajoute que « le jeu, ça répare ». Elle conseille ainsi souvent aux parents qui viennent consulter en cabinet de passer 5 minutes de leur temps à jouer avec leur enfant, et notamment à la poupée. « C’est une activité dans laquelle nous agissons en collaborat­ion, rappelle-telle. C’est un véritable espace de dialogue pour le parent et son enfant, notamment lorsqu’ils rencontren­t ensemble des difficulté­s. » Vous pouvez alors lui demander pourquoi il a habillé sa poupée ainsi ou alors où est-ce que la scène doit se dérouler selon lui. C’est aussi un moyen pour l’enfant de laisser s’exprimer son agressivit­é ou sa colère, quand vous n’arrivez pas à détecter ce qui ne va pas. « Jouer avec son parent, c’est un réservoir affectif important pour l’enfant. C’est également très renarcissi­sant pour lui, car le parent se met à sa hauteur et n’est pas dans un rapport de force », ajoute-t-elle. Alors, la poupée, on s’y met ?

Tel un papillon

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