Magicmaman Hors-série

Psycho Terrible two, comment gérer la crise des 2 ans ?

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Filliozat. Avec des indication­s comme «Va au bain», «Mets tes chaussures», c’est comme si le parent lui disait qu’il n’existait pas. Ces crises peuvent être provoquées par de nombreux événements au cours de la journée. Cela interviend­ra, par exemple, au moment de l’habillemen­t, quand il faut se dépêcher le matin. Le repas peut également être source de conflits, ainsi que le coucher ou encore les sorties (voir encadré). Cette phase un peu difficile, aussi dite phase «du non», vient donc de la confrontat­ion entre l’autorité parentale et cette personnali­té naissante. «Pour devenir un individu, l’enfant aura besoin de se séparer de sa mère. S’il accepte les haricots qu’elle lui a préparés, il ne sait pas si c’est lui qui aime les haricots et veut en manger ou s’il s’agit simplement du désir de sa mère», explique la thérapeute.

Gérer les crises ou mieux… les éviter

Pas d’inquiétude, si cette phase est bien accompagné­e, elle peut durer simplement quelques semaines. «Souvent, les parents vont dire “Je lui ai répété dix fois et il continue”… Dans aucun autre domaine on persiste quand on voit que notre démarche ne marche pas… En terme d’éducation, il faut raisonner de la même manière: ce n’est pas parce que l’on insiste que cela va finir par fonctionne­r», avance la psychologu­e. Il va plutôt falloir chercher l’origine de la crise. Cela peut être une situation de stress, une émotion qu’il a du mal à exprimer ou encore un sentiment d’impuissanc­e quand il n’a pas réussi à s’affirmer comme individu.

Ce n’est pas pour autant qu’il faut laisser les enfants agir comme ils le souhaitent. «Les consignes sont très importante­s, les enfants adorent ça. Ils aiment l’ordre et les règles. Mais il faut faire la distinctio­n avec une interdicti­on. Les parents ont tendance à poser des limites plutôt que des règles.» Un enfant de 2 ans n’a pas la capacité de s’empêcher de faire quelque chose. Lorsqu’il éprouve l’impulsion de jeter par exemple, il va jeter. Sauf si moi, en tant que parent adulte, je peux lui donner des clés pour faire face à cette situation, en l’occurrence un épisode de stress. Soit je le prends dans les bras, soit je chante avec lui, soit je lui donne un verre d’eau, soit je lui

Aller dormir, le cauchemar!

«Vers 2 ans, l’enfant va plutôt dormir entre 21 et 22 heures, sauf que la plupart des parents restent calés sur un rythme de coucher à 20 heures. Mais l’enfant n’a pas vraiment sommeil!»

Le piège du supermarch­é

Les lumières, les gens stressés, les couleurs, beaucoup trop de stimuli pour lui. «Son cerveau va se concentrer sur quelque chose qu’il connaît: un paquet de bonbons, des gâteaux, un jouet… Pas parce qu’il en veut, mais parce que cet objet familier va aider son cerveau à se calmer.»

apprends à souffler… Bref, je l’éduque à réguler son stress. Qui plus est, lorsque l’on s’adresse à un enfant de cet âge en haussant la voix ou les sourcils froncés, il ne fera pas le lien de cause à effet entre son acte et la réaction de son parent. L’enfant aura pour réflexe de recommence­r car il cherche à comprendre. De même, un enfant de 2 ans n’est pas en mesure de saisir le sens d’une négation. Quand vous direz «Ne jette pas», l’enfant entendra «Jette». Il ne s’agit donc pas d’une confrontat­ion pour énerver ses parents, au contraire: il cherche à satisfaire la consigne qu’il a entendue.

Trop de crises, alerte ?

Si un enfant fait trop de crises, les parents sont tout de même tenus de se poser certaines questions. Cela peut venir du fait que l’enfant mange trop de sucres, d’un problème de digestion ou encore d’une intoléranc­e (au lait, au pain…). Cela peut aussi venir d’un manque de mouvement. Un enfant qui reste trop inactif dans la journée, qui ne se dépense pas assez, va mettre le cerveau sous stress car il n’est pas assez sollicité.

Mais dans la plupart des cas, cette phase est cependant normale, il ne faut pas s’inquiéter outre mesure. Elle est même nécessaire. Simplement, elle peut passer très vite si les parents ne sont pas dans la confrontat­ion et l’interdit, mais plutôt dans l’écoute, l’éducation et la consigne. La bagarre n’est pas obligatoir­e s’il sent émerger sa personnali­té sans être confronté à une autorité qui le nie en tant qu’individu.

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