Et, en réalité, les antibios, ça se passe comment ?

La consommation d’antibiotiques a baissé de 11,4 % entre 2000 et 2015 en France mais, depuis 2010, elle repart à la hausse (+ 5,4 %). Cette augmentation est due au secteur de ville (93 % de la conso d’antibios), le secteur de l’hôpital étant stabilisé. Dans les deux cas, les pénicillines constituent la classe d’antibiotiques la plus utilisée.

• Avec 29,9 DDJ/1000H/J – doses définies journalières pour 1000 habitants et par jour –, la France est très au-dessus de la moyenne européenne (22,4 DDJ/1000H/J) et se classe au 4e rang. C’est la Grèce qui porte le bonnet d’âne avec 36,1/ DDJ/1 000H/J, suivie par la Roumanie et Chypre. Tableau d’excellence: les Pays-Bas avec 10,7 DDJ/1000H/J.

71 % des antibiotiques sont prescrits par des généralistes, 12 % sont prescrits à l’hôpital. Juste après, les dentistes avec 8 %.

76,5 % des prescriptions préconisent une durée de traitement entre 5 et 8 jours. La moyenne se situe à 9,2 jours. 4,6 % des prescriptions ont une durée de 1 jour, cela concerne notamment une pathologie fréquente chez les femmes, la cystite aiguë. Le traitement est monodose.

67,5 % des prescriptions de ville se rapportent à des affections des voies respiratoires. La faute à la pollution ?

Les médicaments génériques représentent maintenant 84,5 % de la consommation d’antibiotiques en ville.

Chez les moins de 2 ans, la consommation des garçons dépasse largement celle des filles (presque 10 % de plus). Après 15 ans, c’est l’inverse. Celle des femmes est largement supérieure à celle des hommes surtout entre 25 et 34 ans (c’est quasiment le double!). On l’explique en grande partie par la fréquence des infections urinaires chez les femmes qui représentent 15 % des prescriptions.

(Source ASNM, Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. L’évolution des consommations d’antibiotiques en France entre 2000 et 2015.)

symptômes disparaissent mais les bactéries, elles, sont prêtes à se multiplier de plus belle. Autoprescription ?

Pas question !

Votre enfant a eu une otite il y a deux mois et il vous reste des antibiotiques. A oublier en cas de nouvelle otite ! Consultez plutôt votre pédiatre. Et si ce n’était pas une otite ? Et s’il lui fallait un autre traitement ?