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Pour ou contre Le lit de Bébé dans la chambre des parents, oui ou non ?

A peine rentrée de la maternité que la question se pose : où faire dormir votre nouveau-né ? Dodo dans sa chambre comme un grand ou bien dans un couffin tout près de vous ? Nos réponses.

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Beaucoup de parents s’interrogen­t encore à l’approche de l’accoucheme­nt. Est-il bon de partager la chambre conjugale avec son nouveau-né – afin que Maman et Bébé prolongent un peu leur tendre corps-à-corps – ou vaut-il mieux l’installer tout de suite dans sa chambre pour qu’il prenne de «bonnes habitudes » ? Les avis, contrastés, de la Dre Erianna Bellaton, pédiatre, et d’Anne Gatecel, psychologu­e clinicienn­e et psychomotr­icienne.

POUR Dre Erianna Bellaton, pédiatre

Partager la même chambre est rassurant pour la maman et le bébé. Chacun ressent de façon insinctive la présence de l’autre (sa respiratio­n, ses mouvements, etc.), ce qui permet de calmer leurs petites inquiétude­s. C’est très pratique de plus! Quand on réalise qu’un nouveau-né peut être nourri jusqu’à trois fois dans la nuit, partager la chambre parentale est idéal, surtout quand on allaite. La mère se lève à peine pour prendre son bébé dans ses bras, donner la tétée et le recoucher. Elle se rendort plus vite. Erianna Bellaton recommande de ne pas nourrir son bébé allongée dans son lit mais assise dans un fauteuil. Le risque est moindre qu’elle se rendorme avec lui dans les bras. Cela réduirait le risque de mort subite du nouveau-né. Et c’est une étude américaine parue il y a quelques années dans la revue qui le souligne. Pourquoi ? « Parce

Pediatrics que l’enfant réglerait sa respiratio­n sur celle de ses parents et aurait moins d’apnées, souligne la Dre Erianna Bellaton. Ainsi, il resterait stimulé par les mouvements et les paroles de ses parents en toile de fond. Ces derniers seraient également plus à l’écoute… » A la suite des résultats de cette étude, l’Académie de pédiatrie américaine a recommandé aux parents de garder le bébé dans leur chambre jusqu’à ses 6 mois minimum. En France, la recommanda­tion est identique et a été annoncée dans le nouveau carnet de santé en avril dernier. Attention ! Nous ne parlons pas ici de partager le lit parental – ou cododo –, ce qui peut être éminemment dangereux pour le tout-petit. Un de ses pa-

rents peut rouler sur lui et l’écraser, la couverture se rabattre sur son visage, il peut aussi glisser au fond du lit… Le risque de mort subite est augmenté. Partager la même chambre, cela veut dire un couffin près du lit parental ou un berceau cododo (relié au grand lit).

C’est aux parents de se déterminer. « Pour ma part, je leur conseille d’installer leur enfant dans sa propre chambre entre l’âge de 4 mois à 6 mois, explique la pédiatre, en fonction du développem­ent du nourrisson (est-ce un prématuré ou un « grand gaillard » ?), de la sérénité de sa maman, du désir des parents de se retrouver, etc.». Parce qu’un tout-petit de quelques mois a besoin d’apprendre à se sécuriser… tout seul !

CONTRE Anne Gatecel, psychologu­e clinicienn­e et psychomotr­icienne

Qu’est-ce qui empêche une femme nouvelleme­nt mère d’installer son bébé dans une chambre amoureusem­ent

préparée pour lui ? L’angoisse de ne plus l’avoir près d’elle (en elle) comme au temps béni de la grossesse où tous deux ne faisaient qu’un. « C’est une angoisse de séparation, souligne Anne Gatecel, psychologu­e. Cette angoisse de séparation fait écho à des angoisses de mort, souvent informulée­s. Et si son nouveau-né était en danger puisqu’elle n’est plus à ses côtés ? » Cette angoisse est universell­e, légitime et réelle. Toutes les femmes venant de mettre un bébé au monde l’éprouvent. Etre omniprésen­te près de son bébé nourrit cette angoisse. On croit pouvoir la mettre à distance ainsi, or c’est le contraire qui se produit. Elle est sans cesse réactivée. En fait, on ne fait que retarder la séparation inéluctabl­e d’avec son enfant… mais celle-ci ne sera pas plus facile pour autant. A partir de quand « lâcher » son bébé ? A quel moment pourra-t-on le laisser dormir sans crainte dans sa chambre? «Au fil du temps, une angoisse trop présente montre un besoin d’être dans le contrôle permanent, de cadrer et de maîtriser chaque moment de la vie de l’enfant en anticipant sans cesse ce qui pourrait arriver en notre absence», ajoute notre spécialist­e. Comme si on ne faisait pas confiance à la capacité du tout-petit à surmonter le manque. Dans sa pratique quotidienn­e, Anne Gatecel constate que les parents d’aujourd’hui sont de plus en plus nombreux à avoir du mal à se séparer physiqueme­nt de leur enfant. Chaque mère réagit en fonction de son histoire. Certaines sont plus angoissées que d’autres, il leur faudra davantage de temps pour sortir de la fusion et rien ne sert de les brusquer. Une période intermédia­ire entre la naissance et 3 mois pendant laquelle Bébé dort à côté du lit conjugal est un aménagemen­t possible. Il est cependant préférable qu’au-delà de 3 mois, il investisse sa propre chambre et que sa maman ne soit pas que mère mais également femme auprès de son compagnon.

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