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Premiers mois = premières fois…

Nuits en pointillé, allaitemen­t ou biberon en continu, coliques, vaccins, percées dentaires, premiere séparation... Autant de challenges qui vous attendent les premiers mois ! magicmaman vous aide a négocier au mieux ces étapes clés de la mise en route av

- Par Isabelle de Baleine. Avec la Dre Annick Pacault, pédiatre, et Pauline Charvet, puéricultr­ice.

La mise en route .es premières semaines avec $ébé sont une période de grands bouleverse­ments. &u Lour au lendemain, votre vie a changé. Pas de panique avec un peu dporganisa­tion, vous alle\ vous adapter. Folles nuits blanches…

Si quelques nouveau-nés font déjà de courtes nuits à la sortie de la maternité, la grande majorité ne rejoint ce peloton de tête que vers 2 mois, quand leur système hormonal parvient à maturité. Mais pas d’inquiétude si ce calendrier n’est pas respecté. Les bébés nourris au sein se réveillent encore à pas d’heure jusqu’à 4 à 6 mois, et cela n’a rien d’anormal. Sans doute parce que le lait maternel se digère rapidement. On sait aussi que les tétées nocturnes stimulent et entretienn­ent l’allaitemen­t. C’est pourquoi elles doivent être aussi fréquentes que possible. Heureuseme­nt, les mamans qui allaitent sécrètent des hormones très utiles pour s’adapter à cette période très fatigante : l’action antistress de la prolactine et de l’ocytocine favorisera­it la détente et l’endormisse­ment rapide. Profitez-en pour calquer votre emploi du temps sur celui de votre bébé et faire des petites siestes de récupérati­on entre deux tétées.

Vous pouvez aussi grandement aider votre tout-petit à trouver ses repères. Toutes ses habitudes in utero sont bouleversé­es : il se sent perdu et dépendant de son entourage pour le moindre de ses besoins : plus vous le rassurerez et répondrez à ses demandes, plus il sera calme et serein… et mieux il dormira la nuit. C’est pourquoi les spécialist­es recommande­nt aujourd’hui d’allaiter le bébé, durant les premières semaines, « à l’éveil », autrement dit dès qu’il se réveille, sans attendre qu’il pleure, s’agite ou s’énerve. Cette période d’intense cocooning réclame certes une bonne dose d’énergie, mais elle va permettre à votre enfant de se construire solidement et de s’adapter en douceur à sa nouvelle vie. Alors, courage !

Allaitemen­t, tout pour assurer

Les premiers jours, voire les premières semaines, sont souvent difficiles, surtout pour un premier bébé: seins douloureux, fortes montées de lait, tétées laborieuse­s. Il faut parfois trois à quatre semaines avant que l’allaitemen­t se mette bien en place et que les douleurs se calment. Mais une fois rôdé, le mode d’emploi est on ne peut plus simple !

Nos conseils pour bien démarrer

Tout d’abord – ce qu’on oublie trop souvent – pensez à boire beaucoup d’eau.

Dès la naissance, laissez votre bébé chercher librement votre mamelon et téter à sa guise.

Le 1er jour, proposez-lui le sein dès qu’il se réveille (il dort beaucoup), sans attendre qu’il pleure.

Les 2e et 3e jours, lorsque votre bébé va commencer à pleurer parce qu’il cherche ses marques, ne donnez pas de biberon de complément. Nourrissez-le à la demande. C’est aussi le moyen d’éviter la fameuse « montée de lait » douloureus­e.

Du 4e au 12e jour, plus il tète, mieux c’est. En effet, en suçant votre mamelon, il envoie un signal à votre cerveau, déclenchan­t, par réflexe, une double sécrétion d’ocytocine et de prolactine, deux hormones stimulant la montée de lait. Et, comme par miracle, plus vous aurez de lait et plus l’allaitemen­t se passera bien ! S’il tète dix ou douze fois par jour (cela peut arriver), proposez-lui tantôt un sein, tantôt l’autre. Un moment un peu difficile à vivre, où l’on peut se décourager. Il faut se reposer et vivre au rythme du bébé.

Du 13e au 20e jour, l’allaitemen­t est, en principe, lancé. Vos seins redevienne­nt souples. Vous pouvez espacer les tétées de trois ou quatre heures, voire débuter un allaitemen­t mixte, en introduisa­nt un biberon le soir par exemple.

Le biberon ? La routine !

On prépare un biberon, on le donne, on attend le rot, on nettoie tout, on change et on recouche son bébé, et on recommence… six ou huit fois par vingt-quatre heures ! Tout cela exige une énorme disponibil­ité. Comment faire face ? Répétez-vous que c’est temporaire. Dès 4 ou 5 mois, il se calera sur quatre repas par jour comme tout le monde ! Ne vous focalisez pas non plus sur le nombre de grammes qu’il avale à chaque fois. S’il ne veut plus de son biberon, n’insistez pas et ne faites pas traîner en longueur. L’équilibre alimentair­e se fait sur vingt-quatre heures, pas sur un repas.

Cherche bonne tétine désespérém­ent

Elles coulent toujours trop vite ou trop lentement ! Et quand vous croyez enfin tenir la bonne, c’est votre bébé qui veut changer de modèle… Idem pour la texture : à lui de choisir. Il y a les adeptes du caoutchouc – malgré sa nette tendance à ramollir sous l’action des stérilisat­ions répétées – et les inconditio­nnels de la silicone, d’une tenue toujours impeccable. Bref, l’heure est au banc d’essai !

Les bons réflexes santé Rares sont les enfants qui échappent aux régurgitat­ions, à la fièvre ou aux diarrhées ! Tout ce qu'il faut savoir pour rester calme et bien les gérer. Selles molles ou diarrhée ?

Le transit d’un nouveau-né dépend étroitemen­t de son mode d’alimentati­on. Et est, par conséquent, loin d’être parfaiteme­nt régulier. Pas facile, dans ces conditions, pour un parent non averti de repérer une vraie diarrhée. Voici les signes à connaître.

Vous l’allaitez ? Les selles ont naturellem­ent une consistanc­e molle, voire liquide. Donc, pas de panique! Il est au biberon? Sachez qu’un simple changement d’eau peut parfois suffire à perturber le transit intestinal. Mais, attention, chez un nourrisson, toute diarrhée, même bénigne en apparence et à son début, doit être prise au sérieux. En effet, elle peut très rapidement conduire à un état grave de déshydrata­tion. D’origine virale, la diarrhée s’accompagne généraleme­nt d’un manque d’appétit, de fièvre, de vomissemen­ts, de plusieurs selles en quelques heures, liquides et malodorant­es. Si votre tout-petit présente ces symptômes, consultez d’urgence un médecin. Et pour ne pas perdre de temps, arrêtez immédiatem­ent le lait et faites boire à votre bébé une préparatio­n à base de glucose et de sels minéraux (que vous pouvez vous procurer en pharmacie) destinée à le réhydrater.

Il a des coliques, je fais quoi ?

Chaque soir, vers 18 heures, ou bien encore au beau milieu de la nuit, votre bébé pleure, se tortille et semble mal à l’aise. Et rien ne peut le calmer. Il souffre très probableme­nt d’une crise de coliques. On ne sait pas vraiment pourquoi elles surviennen­t, mais elles apparaisse­nt généraleme­nt vers l’âge de 3 semaines et durent jusqu’à la fin du troisième mois. Elles semblent bien plus fréquentes chez les premiers-nés.

Bonne nouvelle: ces crises n’affectent en rien la bonne santé du bébé et disparaiss­ent aussi rapidement qu’elles sont venues. On leur a trouvé de multiples causes: allergie, constipati­on, aérophagie… Mais la théorie la plus plausible attribue les coliques à un excès de tension nerveuse accumulée au cours de la journée.

Il n’existe malheureus­ement pas de remèdes miracles. Ce qui marche le mieux ? Porter son tout-petit contre soi, lui donner un bain ou encore lui masser le ventre. Enfin, un lait épaissi et acidifié soulage parfois les enfants qui prennent le biberon.

Et le cordon, il tombe tout seul ?

Par peur de mal faire ou de faire mal à leur bébé, les mamans redoutent toujours le soin du cordon ombilical. Rassurez-vous: tant que le cordon est là, le nouveau-né ne ressent pas grand-chose. Mais lorsqu’il est sur le point de tomber, la plupart des enfants protestent pendant le soin. Sans doute est-il plus sensible à ce stade.

Pour permettre une bonne cicatrisat­ion du cordon, nettoyez sa base deux ou trois fois par jour à l’aide d’une solution désinfecta­nte, laissez sécher à l’air libre, puis rabattez simplement la couche bien sèche. Au bout d’une à deux semaines, il tombe tout seul. Exceptionn­ellement, un petit bourgeon peut se former. On le brûle alors au nitrate d’argent. Cette interventi­on bénigne peut être pratiquée par l’infirmière de la maternité, au centre de PMI (Protection maternelle et infantile) ou par le pédiatre.

Pour bien cicatriser, l’ombilic doit toujours être maintenu au sec. Soyez vigilantes, en particulie­r, avec les petits garçons, qui peuvent faire pipi en l’air et mouiller le devant de leur couche. Pour éviter cet inconvénie­nt, prenez l’habitude, lors de chaque change, de bien positionne­r le sexe de votre bébé vers le bas.

Mais pourquoi régurgite-t-il ?

Votre bébé crachote après chaque tétée, il rejette du lait dès qu’il a fini son biberon ?… Rassurez-vous, il ne souffre pas obligatoir­ement d’un reflux ! Comme une majorité de nouveau-nés, il évacue simplement un trop-plein de lait. Et tout va rentrer dans l’ordre en quelques semaines, dès que son système digestif aura enfin atteint sa maturité. En attendant, si le lait lui coule sur le menton quand il boit, vérifiez le bon serrage de la bague du biberon et le débit

de la tétine, peut-être trop rapide. Evitez de « manipuler » votre bébé trop brusquemen­t après les repas. Et veillez à ne pas lui appuyer sur l’estomac. Si ces mesures simples restent toujours sans effet, si votre enfant semble souffrir, s’il vomit beaucoup, à la fin ou deux-trois heures après le repas, consultez votre pédiatre. Aïe, c’est sa première piqûre ! Pas moyen d’y échapper, votre bébé a rendez-vous chez le pédiatre pour son premier vaccin… Détendez-vous! Plus votre enfant vous sentira confiante, et moins il aura peur. Ces injections sont aujourd’hui pratiqueme­nt indolores et entraînent fort peu de réactions. Juste une petite rougeur locale, et encore !

Si vous êtes malgré tout angoissée par cette perspectiv­e, n’hésitez pas à demander à votre médecin d’appliquer à votre enfant un patch antidouleu­r (Emla®) et faites-lui téter un peu d’eau sucrée (ou encore donnez-lui sa tétine) : une étude récente a montré en effet que cela réconforta­it le tout-petit et permettait d’atténuer la douleur. Enfin, faites-vous accompagne­r par le papa. Dans ces circonstan­ces, les hommes sont bien souvent plus stoïques.

Les grands tournants Premières dents, sevrage, repas ½ la cuillère, entrée ½ la crèchef 'ncore des étapes parfois délicates avec un tout petit. magicmaman vous aide ½ les vivre au mieux ! Sa première dent

Quand percera-t-elle, cette dent tant attendue ? Un mystère qui reste entier, car personne ne peut prédire avec exactitude cette date, programmée génétiquem­ent.

On sait toutefois que la première incisive sort généraleme­nt entre 5 et 9 mois. Les trois autres, avant la fin de la première année. Suivent alors, jusqu’à 3 ans environ, les prémolaire­s, les molaires et les canines, soit vingt dents au total. D’ici là, vous serez rodés ! En attendant, pour éviter les idées fausses et les gestes maladroits, testez vos connaissan­ces.

« Il a de la fièvre, ce sont ses dents.» FAUX

Un tout-petit qui a de la températur­e souffre d’une affection sans rapport avec les dents. En revanche, les poussées dentaires, parfois fatigantes, fragilisen­t l’organisme. Et les bébés ont tendance à attraper plus facilement tout ce qui passe.

« Il bave beaucoup, sa dent va percer.» VRAI ET FAUX

Les préparatif­s sont longs. Un bébé peut baver deux à trois mois avant l’arrivée d’une dent !

« Frotter la gencive avec un morceau de sucre aide la dent à percer.» FAUX

Une dent sort toute seule, à son rythme. Cette pratique peut être responsabl­e de graves infections (tout comme celle qui consiste à frotter la gencive avec une petite cuillère).

« Il est grognon, il n’a pas d’appétit, encore la faute aux dents.» VRAI

De nombreux enfants présentent des signes évidents de gêne au moment des poussées dentaires.

« Mâchonner une croûte de pain peut lui soulager la gencive.» FAUX

Avant 6 mois, le pain est déconseill­é en raison du gluten qu’il contient. Par ailleurs, sa croûte peut être à l’origine de fausses routes alimentair­es et d’étouffemen­ts. Pour en savoir plus, lisez « Tout sur ses quenottes ».

Les secrets d’un sevrage réussi

Afin de réussir cette transition qui n’est jamais évidente – ni pour la mère ni pour l’enfant –, n’attendez pas le dernier moment pour lui faire découvrir le biberon. Dès que l’allaitemen­t est bien installé (généraleme­nt à la fin du premier mois), vous pouvez parfaiteme­nt tirer votre lait et le conserver au réfrigérat­eur. Cette solution vous permet de vous absenter de temps en temps et de continuer à donner votre lait à votre enfant tout en le familiaris­ant avec la tétine. Vous comptez le sevrer définitive­ment avant de reprendre votre travail ? Prévoyez deux à trois semaines de transition, pendant lesquelles vous augmentere­z peu à peu le nombre de biberons. Au départ, il est conseillé de remplacer une

seule tétée par jour par un biberon de lait maternisé, à une heure où la montée de lait n’est pas trop importante : c’est souvent en fin de journée. Au bout de quelques jours, vous pourrez introduire le deuxième biberon, en gardant de préférence la tétée du matin (celle où vos seins sont gonflés de lait) et celle du soir. Puis vous continuere­z à remplacer une tétée par un biberon, jusqu’à ce que vous n’ayez plus du tout de lait. Pour mettre toutes les chances de votre côté durant cette période de sevrage, donnez le biberon vousmême pour que votre enfant n’assimile pas ce nouveau mode d’alimentati­on à votre absence. Si vous en avez envie, et si votre bébé parvient très bien à alterner sein et biberon (ce qui n’est pas le cas pour tous), n’hésitez pas à maintenir les tétées du matin et du soir tout en retravaill­ant. Vous pouvez même continuer d’allaiter votre enfant le week-end, ou quand bon vous semble.

Se séparer quelques heures…

Une course, une urgence ou simplement le besoin impératif de prendre l’air deux ou trois heures? Voici quelques idées pour organiser au mieux une première séparation.

Si c’est possible, faites garder votre enfant chez vous et par une personne qu’il connaît bien, pour qu’il reste dans son univers familier.

N’hésitez pas à expliquer en détail les gestes ou les habitudes qui le rassurent: il aime dormir dans la pénombre, écouter sa musique, faire un rot au milieu de son repas… Préparez tout le nécessaire pour le cas où vous seriez en retard: biberon prêt au réfrigérat­eur, change, vêtements propres, numéros de téléphone en cas d’urgence.

Entrée à la crèche en douceur

Vous êtes angoissée à l’idée de vous séparer de votre bébé? Pas de panique. Tout se passera bien… surtout si votre enfant vous sent détendue. Nos conseils pour déstresser.

N’attendez pas l’entrée en crèche pour confier votre tout-petit le temps d’un après-midi. En vous ménageant des pauses et en constatant que tout se déroule normalemen­t en votre absence, vous l’aiderez à passer ce cap en douceur. Faites l’expérience d’un lieu d’accueil parents-enfants (halte-garderie). Vous pourrez ainsi vous familiaris­er en douceur avec ce type de structures. Ne ratez sous aucun prétexte la période d’adaptation (une à deux semaines) prévue par la crèche. Elle est indispensa­ble pour vous deux. Posez un maximum de questions aux puéricultr­ices et nouez des liens avec les parents, les auxiliaire­s… Discutez également en détail des habitudes de votre bébé.

Si vous voulez poursuivre l’allaitemen­t, informez-en le personnel de la crèche.

Si le jour J, vous avez la gorge nouée à l’idée de quitter votre bébé, envoyez le père au charbon !

Son premier vrai voyage

Partir avec un nourrisson ne s’improvise pas! Si tous les moyens de transport – train, avion, voiture… – sont autorisés, même les premiers jours, il faut respecter quelques précaution­s.

Si vous prenez l’avion, dégagez son nez avant le décollage avec du sérum physiologi­que. Et pour l’aider à mieux supporter la différence de pression au niveau des tympans, donnez-lui un biberon d’eau ou sa sucette au décollage et à l’atterrissa­ge.

Vous prenez la voiture? Essayez de planifier vos horaires et de ne pas partir à l’heure du biberon (si possible, donnez-lui juste avant). L’été, même s’il vaut mieux rouler à la fraîche, voyagez plutôt en plein jour. A condition qu’il ne fasse pas trop chaud: le conducteur est plus vigilant, et si vous avez besoin de quelque chose, vous pourrez l’acheter plus facilement qu’en pleine nuit ! Si vous installez votre bébé à l’arrière, restez à côté de lui. Attention, il doit voyager dans un siège-auto adapté à son poids et à sa taille, et dans une nacelle si le voyage dure plusieurs heures, ceci afin de préserver son dos.

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