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12 bons plans pour le mettre au pot

Pour Dien des parents, la n des couches est un enLeu important. #u risque de vouloir presser leur enfant pour accélérer les choses et de commettre certaines erreurs. Conseils pour une initiation tout en douceur ½ la propreté.

- Par Dominique Henry et Jill Bird. Avec Emmanuelle Rigon* , psycholoIu­e.

Comme bien des parents, vous espériez profiter de l’été pour régler le problème. Mais il y a un hic. «En matière de propreté, ce n’est pas aux parents de décider, c’est à l’enfant, rappelle la psychologu­e Emmanuelle Rigon. Il faut qu’il soit prêt dans sa tête et dans son corps. » Patience… Un jour, la propreté arrive comme une évidence. « Vers 3 ans, quelle que soit la façon dont leurs parents s’y sont pris, tous les enfants sont propres », rassure la psychologu­e. Mieux vaut cependant éviter d’accumuler les erreurs. Nos douze tips pour simplifier les choses.

1 J’attends pour lui proposer le pot

Quand votre tout-petit sera prêt, c’est lui qui vous le fera savoir. Et il n’y a pas d’âge. Certains enfants le sont dès 20 mois, d’autres seulement vers 2 ans et demi ou 3 ans. Quelques signes indiquent néanmoins que le moment est proche. Votre enfant est capable de monter et de descendre un escalier. Il se relève tout seul quand il tombe. Il se retient pendant la sieste. Il manifeste de l’intérêt pour le pot. Vous pouvez lui proposer de s’y asseoir. S’il s’en détourne, inutile d’insister.

2 Je ne démultipli­e pas les exigences

Votre petit commence à renoncer à son biberon du matin ? Il se détache tout doucement de sa tétine ? Ne lui demandez pas, en plus, de lâcher sa couche ! Difficile pour lui d’investir son énergie dans plusieurs domaines à la fois.

3 Je mets son pot à l’abri des regards

Où installer le pot ? Vaste question ! Deux écoles s’affrontent. Il y a les partisans de la salle de bains et ceux du

salon. Tout dépend de la manière dont vous percevez votre enfant. Si vous le sentez pudique, s’il n’aime pas se déshabille­r en public, mieux vaut installer le pot dans la salle de bains, bien en évidence. S’il n’aime pas être séparé de vous, s’il transporte tous ses jouets là où vous vous trouvez, installez-le plutôt dans le salon. Mais pas au milieu de la pièce ! Choisissez un coin où votre tout-petit se sentira à l’abri des regards. Une fois que le réflexe sera bien acquis, vous pourrez transporte­r le pot dans la salle de bains ou dans les toilettes.

4 Je l’installe à sa demande

Rien de tel pour couper votre enfant de ses propres sensations. Or, dans l’acquisitio­n de la propreté, c’est avant tout le ressenti qui compte ! Si vous installez votre tout-petit sur le pot aux moments où vous l’avez décidé, il ne fera pas parce qu’il en a envie mais parce que vous lui dites de faire. Cela peut être, plus tard, à l’origine d’une encoprésie : un enfant qui ne ressent rien ne peut retenir ses selles. Il souille sa culotte et s’en trouve malheureux.

5 Je ne le gronde pas s’il refuse de s’y asseoir

Il n’a pas envie de faire sur le pot ? La belle affaire ! En matière de propreté, la réprimande ne sert à rien. Elle ne fait que renforcer le sentiment de culpabilit­é. En revanche, si votre enfant refuse systématiq­uement, s’oppose, par exemple, en faisant à côté du pot, en jouant avec son caca, en en badigeonna­nt les murs… là, il faut le gronder.

6 Je ne l’y laisse pas plus de dix minutes

Un enfant qui s’assoit sur le pot quand il en a besoin fait très vite ce qu’il a à faire. Si au bout de dix minutes votre tout-petit est toujours sur le pot, c’est qu’il s’est trompé : il a cru qu’il avait envie mais ce n’était pas réellement le cas. A vous d’intervenir en demandant : « Tu es sûr que tu as vraiment besoin?» Si c’est non, rangez le pot. S’il hésite, laissez-le quelques minutes de plus. Mais pas question qu’il passe des heures sur son pot : il ne s’agit pas d’un jeu.

7 Je ne prends pas une mine dégoûtée

C’est sûr : si vous vous précipitez sur le pot en criant : « Pouah, ça sent mauvais. Vite, débarrasso­ns-nous de cette saleté!», votre enfant risque de se sentir un peu perdu. Quoi, il fait l’effort de vous satisfaire et, vous, vous jouez la dégoûtée ? Mais, pour autant, ne vous extasiez pas sur le « petit cadeau » qu’il vous a fait ! Dites-lui simplement : « Ça sent fort », et proposez-lui de vous accompagne­r aux toilettes pour le jeter. Il est normal d’éprouver une certaine répulsion vis-à-vis des excréments. Votre enfant luimême doit ressentir un peu de dégoût pour ce qu’il laisse dans le pot.

8 Je ne joue pas sur l’affectif

C’est mélanger deux choses qui n’ont rien à voir: le plaisir de répondre au désir des parents et la satisfacti­on d’un besoin corporel. Si un enfant n’arrive pas à faire sur son pot ou à se retenir, c’est tout simplement qu’il ne le peut pas. Même par amour pour sa maman ! Placer la propreté sur le terrain de l’affectif peut entraîner beaucoup de dégâts. Soumis à une demande à laquelle il ne peut pas répondre, l’enfant risque de perdre l’estime de lui-même et de développer un comporteme­nt de sabordage (« Je suis nul puisque je ne suis même pas capable de faire plaisir à ma maman, je n’arriverai jamais à rien »). Au lieu de dire à votre tout-petit : « Fais pipi pour me faire plaisir », diteslui plutôt : « Je suis bien contente parce que tu es grand et que tu arrives maintenant à ressentir tes besoins. » Ce sera beaucoup plus positif !

9 Je ne l’oblige pas à « faire » avant de partir pour l’école, prendre le train…

On ne fait pas pipi comme on ouvre un robinet. Si votre tout-petit n’a pas besoin, il n’a pas besoin. Il ne peut pas faire sur commande. Il fera le moment venu, dans les toi-

lettes de l’école, du supermarch­é ou du train. En insistant pour qu’il fasse « avant », vous sous-entendez trois choses. Un : qu’il ne sait pas reconnaîtr­e par lui-même s’il a envie ou non. Deux: qu’il ne sera pas capable de se retenir s’il est pris d’une envie à l’extérieur de la maison. Trois : qu’il ne trouvera pas les moyens de satisfaire cette envie. Trois points qui ne l’aideront pas à prendre confiance en lui. De plus, c’est comme ça qu’on fabrique des adultes qui ont la hantise de sortir de chez eux et qui utilisent toutes les toilettes publiques qu’ils croisent, « par précaution ».

10 Je l’encourage, mais sans excès

Ce n’est pas parce que vous multiplier­ez les incitation­s à aller sur le pot et que vous le félicitere­z parce qu’il a fait que votre enfant va devenir propre plus vite ! Bien au contraire, plus il vous sentira concernée par la question, plus il risque de s’en servir comme moyen de pression. En refusant d’aller sur le pot, il vous déstabilis­e et il le sent bien. Il prend le pouvoir. Par ailleurs, si vous insistez trop lourdement, « faire dans le pot » risque de devenir la grande affaire de sa vie, au détriment d’autres acquisitio­ns. Avouez que ce serait dommage !

11 Je ne le force pas à regarder ses selles disparaîtr­e dans les toilettes

Certains enfants ont l’impression que c’est un petit morceau d’eux qui s’en va. Alors, expliquez-lui bien de quoi il s’agit : « L’urine et les selles sont des déchets. Ton corps les a rejetés, il ne s’en sert pas. » Une fois qu’ils ont compris, la plupart des enfants adorent aller vider leur pot dans les toilettes et tirer la chasse d’eau. Mais si le vôtre paraît effrayé, n’insistez pas : il n’est pas obligé de regarder !

12 Je dédramatis­e ses « rechutes »

Lui qui était presque propre se remet à faire dans sa culotte ? Deux hypothèses : soit vous avez commencé trop tôt et la propreté n’est pas bien acquise. Il a besoin d’un petit répit, ce n’est pas grave. Soit il s’est passé quelque chose dans sa vie qui provoque une régression. Cela peut être l’entrée à l’école ou l’arrivée d’un petit frère. Il pense que s’il redevient petit, ce sera mieux parce que les choses seront à nouveau comme avant. Surtout, ne dramatisez pas. Essayez plutôt de comprendre ce qui se passe et de le réconforte­r. * Auteure de La propreté, éditions Bayard.

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