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On explique

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Dans une société civilisée, on peut tout penser et tout dire mais pas tout faire. « Il y a des règles à respecter, résume Claude Halmos. Avant tout, il est essentiel d’expliquer à votre enfant que les interdits ne sont pas des choses inventées par les parents pour embêter les enfants. Ils sont les mêmes pour tout le monde. Et quand on ne les respecte pas, on a affaire à la justice. » Deuxième point clé : il est essentiel que votre enfant comprenne que ces interdits ont un sens. Les règles ont été faites parce que, dans une société où tout le monde pourrait faire n’importe quoi, on se sentirait en danger. On risquerait à tout moment de se faire agresser, dépouiller et humilier.

Trois interdits fondamenta­ux. Pour vivre en société, votre enfant doit intégrer trois interdits fondamenta­ux. Un : si on est l’enfant de ses parents, on ne peut pas être leur mari ou leur femme. Par conséquent, on ne va pas dans le lit de ses parents et on les laisse s’embrasser sans faire de colère ni essayer de les séparer. Si vous laissez faire, vous validez son fantasme d’inceste qui ne connaît alors plus aucune limite… Deux: on ne frappe pas l’autre (sauf pour se défendre, bien sûr). Expliquez les choses simplement : « Ton papa ne tape pas sur le voisin chaque fois qu’il met sa télé trop fort ou

laisse traîner son sac-poubelle devant la porte. Toi non plus, tu ne tapes pas sur ton copain parce qu’il t’a énervé.» Trois: on ne dispose pas de ce que l’autre possède. On ne s’empare pas de ses jouets, on n’abîme pas ses vêtements, etc., parce que ça lui appartient et que ça lui ferait de la peine. Il s’agit en somme de faire passer le message: ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse. Cependant, pour pouvoir se représente­r ce que l’autre ressent, il faut encore que votre enfant ait acquis une certaine indépendan­ce sur le plan moteur. Qu’il sache se débrouille­r sans aide dans les petits gestes du quotidien: se lever, aller aux toilettes, manger, etc. Bizarre? Pas tant que ça! «Pour être capable de se mettre à la place de l’autre, l’enfant doit également sentir qu’il est “un à lui tout seul”, explique Claude Halmos. Or, tant qu’un petit a besoin de sa mère pour l’assister, il se perçoit luimême comme la somme de son propre corps et des mains de sa maman. Intégrer la loi fonctionne avec l’autonomie. On ne peut pas demander à un enfant de le faire avant 2-3 ans. »

rent se sent capable de tenir, celle qu’il assume en se sentant légitime, poursuit Claude Halmos. S’il a le sentiment de faire souffrir abusivemen­t son enfant, ça ne marchera pas. Il sera mal à l’aise, il n’aura pas la conviction nécessaire et l’enfant sentira qu’il y a une échappatoi­re possible. »

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