«La fessée n’est pas la solution»

Le point de vue de Claude Halmos, psychanalyste

La fessée peut-elle être un outil éducatif ?

Le but de l’éducation est que l’enfant se soumette aux règles parce qu’il en a compris le sens. La fessée ne lui apprend rien. Au contraire, elle lui donne l’exemple de la loi du plus fort en abusant d’un rapport de force inégal entre adulte et enfant! Et elle est humiliante…

Faut-il une loi pour l’interdire ?

Une loi ne servirait à rien. En général, la fessée arrive quand les adultes sont à bout. Et habituellement, après, ils se sentent coupables de leur geste. Pour autant, une claque donnée sous le coup de la colère ne fait pas d’eux des parents maltraitants.

Proscrire la fessée serait un signe fort?

Ce serait au contraire dangereux. Si on dit aux parents qu’ils ont commis un acte répréhensible aux yeux de la loi, ils vont se sentir encore plus coupables et encore moins légitimes pour exercer une autorité sur leur enfant. Ce dernier va le sentir et cela le renforcera dans sa toute-puissance imaginaire, jusqu’à prendre une place qui n’est pas la sienne au sein de la famille. Et au final, c’est lui qui va en pâtir !