Magicmaman

Alimentati­on A chaque âge son menu

Votre enfant est passé a la cuillere. A vous de jouer pour I'encourager dans ses decouverte­s gastronomi­ques tout en repondant a ses besoins. Aliments, guanines, equilibre, strategies... On va se regaler!

- Par Male-Edith Alouf et Nadege Cartier. Avec la Dre Colette Vidailhet, pedopsychi­atre, et Catherine Bourron-Normand, dieteticie­nne, membre de l'ADL (Associatio­n des dieteticie­ns liberaux). .

De 1 à 2 ans, variez les plaisirs

Votre enfant commence à manger comme un grand et ses progrès vont bon train. Il découvre de nouveaux aliments et apprend aussi à manger à table avec toute la famille…

Oui aux textures à mâcher

Vers 12 mois, votre bébé découvre – avec sa bouche comme outil d’exploratio­n – une expérience étonnante : mordre dans les aliments et mastiquer pour les détruire. Une manière de construire son «moi gustatif». L’introducti­on d’aliments solides est à cet âge une étape primordial­e de la diversific­ation. S’il est déjà à l’aise avec les gros grumeaux, laissez davantage de morceaux dans son assiette: purée maison écrasée grossièrem­ent, viande ou jambon coupés en dés, compote de pomme avec morceaux ou fruit coupé en petites tranches. Habituez-le aussi à mordre dans une pomme ou un quignon de pain. Evitez les biberons de soupe le soir et une alimentati­on trop molle pour l’obliger à utiliser tous les muscles de sa bouche. Ainsi, il apprendra à mastiquer mais aussi à déglutir comme un grand en plaçant sa langue bien en arrière.

Beurre, sel, sucre… ?

Tant que votre enfant consomme du lait de croissance (voir encadré ci-contre), pas besoin d’ajouter d’huile ou de beurre à ses petits plats. En revanche, s’il commence à bouder son lait, vous pouvez mettre une noisette de beurre ou une petite cuillerée à café d’huile de colza ou d’olive dans ses pâtes ou ses légumes. Quant au sel et au sucre – qu’il faut à tout prix éviter avant 12 mois –, prudence! On sait que, à partir de 1 an, 50 % des enfants consomment trop de sel, ce qui n’est pas bon pour leur santé. Alors, avant de saler le plat familial, mettez sa part de côté ! Le sucre n’est pas indispensa­ble non plus: évitez d’ajouter du sirop dans son eau (il prendra goût à se désaltérer avec de l’eau naturelle) et habituez-le, tout petit, aux yaourts nature. S’il fait la grimace parce que c’est trop acide, n’ajoutez pas plus d’une petite cuillerée à café rase de sucre en poudre ou de miel.

Y a-t-il des interdits ?

Vos habitudes alimentair­es de parents ne sont pas toujours idéales. Si les graisses, le sel et le sucre doivent être, comme on vient de le voir, donnés avec modération, d’autres aliments sont à proscrire totalement de l’alimentati­on de votre tout-petit à cet âge-là. L’alcool, le café, le thé, cela va de soi, mais également la charcuteri­e (trop grasse et trop salée), les glaces et sorbets du commerce (gras et sucrés), la mayonnaise, la pâte à tartiner, les viennoiser­ies du commerce, les frites (ultra-grasses) ou encore le ketchup (ultrasucré)… Une étude a même montré que la consommati­on de sodas débute entre 13 et 18 mois et augmente à partir de 25 mois. Une hérésie alimentair­e !

Il n’aime plus le lait…

Après 1 an, beaucoup boudent leur lait. Parfois, le choix d’un lait de croissance au léger goût vanillé peut suffire à leur en redonner l’envie. Mais, des fois, c’est fini, un point c’est tout. Inutile alors de s’obstiner. Pour prévenir les carences en calcium, donnez à votre tout-petit des laitages: fromages blancs, yaourts, petits-suisses… Cuisinez les plats que vous

lui proposez en ajoutant du lait de croissance, du fromage fondu, et inscrivez à ses menus épinards, brocolis, sardines… riches en calcium. Pour vous repérer, sachez que 250 ml de lait = 1 yaourt = 1 part de camembert = 1 part d’emmenthal = 3 oranges = 450 g de brocolis cuits = 3 litres d’eau du robinet.

De 2 à 3 ans, respectez ses besoins

Désormais, il mange de tout et partage votre repas. Mais, attention, le servir «comme tout le monde», c’est risquer de lui donner trop ou mal. Car il a encore des besoins spécifique­s, en termes de quantités et d’apport nutritionn­el.

Quels aliments ?

La priorité, à cet âge, c’est d’assurer la croissance, donc les apports en énergie. Pour cela, il faut privilégie­r les aliments riches en sucres lents (purée, pâtes, riz…) et en calcium (le lait mais aussi les fruits et légumes). Les sucres lents car ils apportent l’énergie nécessaire à la croissance. Le lait est une excellente source de protéines, facile à digérer pour un enfant qui, à 3 ans, peut en boire plus d’un demi-litre par jour. Il n’aime pas les légumes? N’insistez pas, il se braquerait. Quitte à les proposer une autre fois sous une autre forme. Continuez vous-mêmes à en manger, il finira par vous imiter ! Et s’il est accro au jambon-pâtes, ne vous découragez pas: des études ont montré qu’un aliment nouveau finissait toujours par être accepté au bout de dix à quinze fois. Les psychologu­es appellent cela « le phénomène d’exposition répétée » !

Peut-il manger de tout ?

Entre 2 et 3 ans, absolument. Même de la charcuteri­e ou des frites de temps à autre, à petites doses. Les crudités, soupçonnée­s à tort d’irriter l’estomac, sont rarement appréciées avant 3 ans. La viande est aujourd’hui accusée d’être trop grasse. Rien n’interdit d’en donner tous les jours à condition d’alterner blanche et rouge et de rester dans les quantités moyennes recommandé­es. Aucun aliment n’est mauvais en soi si l’alimentati­on est variée et équilibrée. Enfin, on ne se désaltère pas avec des boissons sucrées mais avec de l’eau. Une règle d’or !

En quelles quantités ?

L’erreur souvent commise par les parents ? Servir à leur enfant des portions d’adulte. Entre 2 et 3 ans, un tout-petit n’a besoin que de 1200 à 1400 calories par jour (réparties en quatre repas), quand une femme de 20 à 40 ans devrait en consommer 1 900 à 2 200, et un adolescent garçon, 2100 à 3700. Ainsi, lorsque vous dégustez un steak haché de 100 g, entre un tiers et la moitié suffit à couvrir les besoins journalier­s en viande de votre enfant. Idem pour le pain. Ne lui donnez que la moitié de la tranche ! Les fruits et les légumes, en revanche, c’est à volonté… En pratique, faites confiance à l’appétit de votre petit. Mieux vaut le resservir que le forcer à terminer son assiette.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France