Alimentation A chaque âge son menu
Votre enfant est passé a la cuillere. A vous de jouer pour I'encourager dans ses decouvertes gastronomiques tout en repondant a ses besoins. Aliments, guanines, equilibre, strategies... On va se regaler!
De 1 à 2 ans, variez les plaisirs
Votre enfant commence à manger comme un grand et ses progrès vont bon train. Il découvre de nouveaux aliments et apprend aussi à manger à table avec toute la famille…
Oui aux textures à mâcher
Vers 12 mois, votre bébé découvre – avec sa bouche comme outil d’exploration – une expérience étonnante : mordre dans les aliments et mastiquer pour les détruire. Une manière de construire son «moi gustatif». L’introduction d’aliments solides est à cet âge une étape primordiale de la diversification. S’il est déjà à l’aise avec les gros grumeaux, laissez davantage de morceaux dans son assiette: purée maison écrasée grossièrement, viande ou jambon coupés en dés, compote de pomme avec morceaux ou fruit coupé en petites tranches. Habituez-le aussi à mordre dans une pomme ou un quignon de pain. Evitez les biberons de soupe le soir et une alimentation trop molle pour l’obliger à utiliser tous les muscles de sa bouche. Ainsi, il apprendra à mastiquer mais aussi à déglutir comme un grand en plaçant sa langue bien en arrière.
Beurre, sel, sucre… ?
Tant que votre enfant consomme du lait de croissance (voir encadré ci-contre), pas besoin d’ajouter d’huile ou de beurre à ses petits plats. En revanche, s’il commence à bouder son lait, vous pouvez mettre une noisette de beurre ou une petite cuillerée à café d’huile de colza ou d’olive dans ses pâtes ou ses légumes. Quant au sel et au sucre – qu’il faut à tout prix éviter avant 12 mois –, prudence! On sait que, à partir de 1 an, 50 % des enfants consomment trop de sel, ce qui n’est pas bon pour leur santé. Alors, avant de saler le plat familial, mettez sa part de côté ! Le sucre n’est pas indispensable non plus: évitez d’ajouter du sirop dans son eau (il prendra goût à se désaltérer avec de l’eau naturelle) et habituez-le, tout petit, aux yaourts nature. S’il fait la grimace parce que c’est trop acide, n’ajoutez pas plus d’une petite cuillerée à café rase de sucre en poudre ou de miel.
Y a-t-il des interdits ?
Vos habitudes alimentaires de parents ne sont pas toujours idéales. Si les graisses, le sel et le sucre doivent être, comme on vient de le voir, donnés avec modération, d’autres aliments sont à proscrire totalement de l’alimentation de votre tout-petit à cet âge-là. L’alcool, le café, le thé, cela va de soi, mais également la charcuterie (trop grasse et trop salée), les glaces et sorbets du commerce (gras et sucrés), la mayonnaise, la pâte à tartiner, les viennoiseries du commerce, les frites (ultra-grasses) ou encore le ketchup (ultrasucré)… Une étude a même montré que la consommation de sodas débute entre 13 et 18 mois et augmente à partir de 25 mois. Une hérésie alimentaire !
Il n’aime plus le lait…
Après 1 an, beaucoup boudent leur lait. Parfois, le choix d’un lait de croissance au léger goût vanillé peut suffire à leur en redonner l’envie. Mais, des fois, c’est fini, un point c’est tout. Inutile alors de s’obstiner. Pour prévenir les carences en calcium, donnez à votre tout-petit des laitages: fromages blancs, yaourts, petits-suisses… Cuisinez les plats que vous
lui proposez en ajoutant du lait de croissance, du fromage fondu, et inscrivez à ses menus épinards, brocolis, sardines… riches en calcium. Pour vous repérer, sachez que 250 ml de lait = 1 yaourt = 1 part de camembert = 1 part d’emmenthal = 3 oranges = 450 g de brocolis cuits = 3 litres d’eau du robinet.
De 2 à 3 ans, respectez ses besoins
Désormais, il mange de tout et partage votre repas. Mais, attention, le servir «comme tout le monde», c’est risquer de lui donner trop ou mal. Car il a encore des besoins spécifiques, en termes de quantités et d’apport nutritionnel.
Quels aliments ?
La priorité, à cet âge, c’est d’assurer la croissance, donc les apports en énergie. Pour cela, il faut privilégier les aliments riches en sucres lents (purée, pâtes, riz…) et en calcium (le lait mais aussi les fruits et légumes). Les sucres lents car ils apportent l’énergie nécessaire à la croissance. Le lait est une excellente source de protéines, facile à digérer pour un enfant qui, à 3 ans, peut en boire plus d’un demi-litre par jour. Il n’aime pas les légumes? N’insistez pas, il se braquerait. Quitte à les proposer une autre fois sous une autre forme. Continuez vous-mêmes à en manger, il finira par vous imiter ! Et s’il est accro au jambon-pâtes, ne vous découragez pas: des études ont montré qu’un aliment nouveau finissait toujours par être accepté au bout de dix à quinze fois. Les psychologues appellent cela « le phénomène d’exposition répétée » !
Peut-il manger de tout ?
Entre 2 et 3 ans, absolument. Même de la charcuterie ou des frites de temps à autre, à petites doses. Les crudités, soupçonnées à tort d’irriter l’estomac, sont rarement appréciées avant 3 ans. La viande est aujourd’hui accusée d’être trop grasse. Rien n’interdit d’en donner tous les jours à condition d’alterner blanche et rouge et de rester dans les quantités moyennes recommandées. Aucun aliment n’est mauvais en soi si l’alimentation est variée et équilibrée. Enfin, on ne se désaltère pas avec des boissons sucrées mais avec de l’eau. Une règle d’or !
En quelles quantités ?
L’erreur souvent commise par les parents ? Servir à leur enfant des portions d’adulte. Entre 2 et 3 ans, un tout-petit n’a besoin que de 1200 à 1400 calories par jour (réparties en quatre repas), quand une femme de 20 à 40 ans devrait en consommer 1 900 à 2 200, et un adolescent garçon, 2100 à 3700. Ainsi, lorsque vous dégustez un steak haché de 100 g, entre un tiers et la moitié suffit à couvrir les besoins journaliers en viande de votre enfant. Idem pour le pain. Ne lui donnez que la moitié de la tranche ! Les fruits et les légumes, en revanche, c’est à volonté… En pratique, faites confiance à l’appétit de votre petit. Mieux vaut le resservir que le forcer à terminer son assiette.