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Sommeil Mais quand va-t-il faire ses nuits ?

C’est LA question que se pose toute jeune maman dàs la sortie de la maternité. 4este\ souple en accompagna­nt votre tout petit qui a besoin de s’acclimater en douceur à la vie terrestre. 3uelques pistes.

- Par Claude de FaÜ. Avec le Dr Pierre Bakhache, pédiatre, et la Dre Marie Josàphe Challamel, pédiatre, spécialist­e du sommeil, coauteure de Le sommeil, le ráve et l’enfant (Albin Michel).

Tous les pédiatres le disent, passé l’euphorie de la naissance et du retour à la maison, les nouvelles mamans ne rêvent que d’une chose, que leur nouveau-né fasse ses nuits. Or, même si certains ont dès leurs premières semaines des plages de sommeil de quelques heures, la grande majorité des bébés n’y arrivent qu’entre 3 et 6 mois. Patience et calme, «un nourrisson n’est pas une horloge qu’on remonte », explique le docteur Pierre Bakhache, pédiatre. Ce n’est pas avant l’âge de 3 mois que leur horloge interne est réglée sur vingt-quatre heures comme la nôtre et qu’ils ont acquis une maturité leur permettant de s’abandonner tranquille­ment aux bras de Morphée. Par ailleurs – et sans compter les variations individuel­les – le sommeil du tout-petit est intimement lié aux relations qu’il entretient avec ses parents et particuliè­rement avec sa maman. Tout dépend donc aussi de votre état de fatigue, de votre stress et par conséquent de votre tolérance à accepter son rythme. On vous rappelle quelques repères essentiels pour passer plus « tranquille » le cap des premiers mois. La sécurité affective, tu lui donneras Le sommeil du nouveau-né est morcelé en périodes de trois quarts d’heure, en fonction de ses besoins alimentair­es et de son taux de sucre dans le sang. C’est physiologi­que ! Il a faim, vous le nourrissez. Repu, il se rendort avant que de nouveau la faim le tenaille environ deux heures plus tard. Et cela, jour après jour, pendant les premières semaines. Si vous respectez son rythme, vous lui apportez la sécurité intérieure et la stabilité dont il a besoin. Ses journées? Les tétées, le bain, les câlins… La routine, il adore ça ! Si cela vous est possible, évitez de le trimballer partout avec vous. Un bébé n’a nul besoin d’aller au supermarch­é faire les courses avec vous dans la foule (et ses microbes), de passer la soirée au resto dans son landau (et le bruit). Certes, cela peut être contraigna­nt mais ne dure qu’un temps. Sachez également qu’on ne réveille pas un bébé qui dort (sauf si votre pédiatre vous le demande pour une raison de santé) au risque de casser son rythme de sommeil qui se met en place. La solution? Nourrissez-le à la demande et soyez tout à lui pendant quelques semaines. La cool attitude, tu feras tienne Plus facile à dire qu’à faire, on vous l’accorde ! Mais le Dr Pierre Bakhache, pédiatre, est formel, « si la maman est sereine et décontract­ée, il y a des chances que son bébé ait un sommeil plus paisible et rapidement organisé que celui d’une maman inquiète, sur la brèche et fatiguée. » Et ce, d’autant plus si elle est (se sent) isolée… Le bébé est une éponge, il absorbe le stress et les angoisses de sa maman. Et cela se répercuter­a sur son sommeil. Le maître mot ? Repos, « décrochage ». Faites la sieste en même temps que votre bébé, couchez-vous de bonne heure, ne vous noyez pas dans les tâches ménagères et les obligation­s de toutes sortes, faites appel au papa… Quand on est moins à cran, on supporte plus facilement les décalages horaires, les pleurs du soir, les réveils intempesti­fs, etc. Bref, les exigences (normales) d’un nouveau-né. Un environnem­ent calme, tu lui prépareras Sur la question de faire dormir votre enfant dans sa chambre ou dans son berceau dans la vôtre, les avis divergent. Jusqu’ici, la majorité des pédiatres français pensaient qu’il était préférable, passé l’âge de 3 mois, de faire dormir un bébé dans sa chambre. La position de l’Académie américaine de pédiatrie préconise, elle, de faire dormir un bébé près de ses parents (sa

mère) « jusqu’à 1 an si possible » (ce que les pédiatres français s’apprêterai­ent à suivre). Cela préviendra­it le risque de mort subite. Or, l’an dernier une étude des chercheurs de l’Etat de Pennsylvan­ie remettait en cause ces résultats et tendait pour un passage du bébé dans sa chambre à 4 mois. Qui croire? Faites comme vous le sentez. Et pour que l’environnem­ent de votre enfant lui devienne familier et apaisant, essayez de le faire dormir toujours dans le même lieu de jour comme de nuit. Si possible, évitez le couffin au milieu du salon ou le siège auto dans la cuisine pendant le dîner des plus grands. Un rituel d’endormisse­ment, tu mettras en place Oui, déjà les premiers mois! Vous pouvez chantonner pendant quelques secondes une berceuse, lui caresser la tête, murmurer quelques mots doux. Attention, passé les premières semaines, il vaut mieux que votre bébé s’endorme dans son lit et non dans vos bras. Pourquoi ? Parce qu’alors, vous créez un conditionn­ement : il prend l’habitude de s’endormir contre vous bercé par les battements de votre coeur et enveloppé de votre chaleur. Quand il se réveillera plus tard, parfois peu de temps après car les micro-réveils chez un enfant de cet âge sont nombreux, il rechercher­a à nouveau cette ambiance et votre présence. Gaffe aussi à la tétine qui tombe et que le tout-petit «cherche» désespérém­ent. Le mieux à faire, dès qu’il commence à s’assoupir (il devient lourd dans vos bras, ferme les yeux, ne tient plus si fermement sa tétine), c’est de le coucher dans son lit et de lui enlever sa tétine. Il rouvre les yeux ? Apaisez-le d’un geste et/ou d’un mot et quittez la pièce. Au moindre pleur, tu n’accourras pas Pour la bonne raison qu’un nouveau-né s’endort en sommeil léger jusqu’à 3 mois. Ses bras et ses jambes remuent, ses paupières peuvent s’ouvrir, il pleurniche et/ou grimace. Si vous accourez au moindre cri et le prenez dans vos bras, vous cassez son rythme de sommeil. De plus, certains enfants ont besoin de pleurer un peu avant de s’endormir. Ne vous précipitez pas dans sa chambre au premier cri. Attendez quelques secondes. Il ne se calme pas? Evitez dans un premier temps de le prendre dans vos bras. Parlez-lui un peu, apaisez-le d’un geste. Cela peut suffire pour qu’il se rendorme. Le jour et la nuit, tu l’aideras à appréhende­r «A sa naissance, le bébé ne confond pas le jour et la nuit comme on l’entend souvent dire, souligne notre pédiatre, tout simplement parce qu’il n’a pas conscience de ce cycle. » On peut cependant l’aider à s’y acclimater pour qu’il apprenne petit à petit que la nuit est faite pour dormir. Bien sûr, comme pour le reste, quelques semaines sont nécessaire­s. La nuit, tirez les rideaux de sa chambre et quand vous le nourrissez, n’allumez pas la lumière, ne parlez pas à votre enfant et ne sollicitez pas ses sourires. Le jour en revanche, laissez la maison vivre sans prendre de précaution­s particuliè­res. Laissez les volets de sa chambre ouverts, ne faites pas le silence absolu autour de lui, stimulez-le et parlez-lui quand il est éveillé. Il comprendra vite la différence entre jour et nuit.

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