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Eveil Aidez-le à franchir le cap du non

C’est devenu sa réponse préférée. Quelle que soit la propositio­n, c’est non. Même quand il aime ! Normal, il traverse une phase d’opposition.

- Par Dominique Henry.

Pour s’affirmer en tant qu’individu, votre enfant doit passer un certain nombre de caps. Il y a eu l’angoisse du 8e mois, période durant laquelle il voulait sans cesse s’assurer de votre présence à ses côtés. Depuis, il a pris confiance en lui et maîtrise mieux les mots et son corps. Il marche, court et s’éloigne toujours davantage du bébé fragile et dépendant qu’il était à sa naissance. Chaque jour, vous constatez de nouveaux signes d’autonomie. Entre 16 mois et 2 ans et demi, vous allez être – ou êtes peut-être déjà – confrontés à un nouveau chapitre. C’est ce que les psys appellent la phase d’opposition.

Prise de pouvoir

Cela commence de façon subtile : il détourne la tête lorsque vous avancez la cuillère pour signifier qu’il n’a pas envie de manger, ou fait semblant de ne pas voir que vous lui tendez son manteau. Et le mot sort: «Non!» Désormais, et pour quelque temps, vous n’allez cesser de l’entendre. Il va s’opposer à tout ce que vous lui proposerez. Sortir se promener, manger un biscuit, prendre son bain, rendre visite à sa mamie. Même si c’est quelque chose qu’il aime. Jusque-là, votre enfant ne faisait que ce que vous, ses parents, lui disiez de faire. Mais il commence à trouver qu’en retour vous lui témoignez beaucoup d’ingratitud­e. Rendez-vous compte : vous ne faites pas ce qu’il veut lui ! Au contraire, même, puisque vous vous évertuez à le contrarier. Il n’a pas le droit de toucher à ce joli vase en cristal si attirant, ne peut pas sortir seul dans le jardin, doit résister à son envie de vider les tiroirs…

Mot magique

Entre 1 an et 18 mois, l’enfant découvre aussi le « non » dans votre bouche. Un petit mot magique puisqu’il l’arrête net. Le mot de la prise de pouvoir. Après tout, pourquoi ne pas s’en servir ? Il va donc l’utiliser à son tour pour manipuler les autres. Le «non» est une façon saine et vigoureuse d’affirmer: «C’est moi qui décide pour moi. » Souvent, il est en fait d’accord avec ce que vous proposez. Il dit « non » mais fait « oui ». Mais ce «non» est là pour vous signifier que, s’il accepte votre propositio­n, ce n’est pas parce qu’il y est contraint, mais parce qu’il le veut bien. Pas simple !

La bonne attitude Ses premiers « non » peuvent être facilement détournés

puisqu’ils n’ont pas forcément valeur de négation. Restez sur vos positions: «J’entends bien que tu me dis “non” mais on va quand même faire comme je l’ai décidé.» Il suffit généraleme­nt de distraire son attention pour l’amener là où vous voulez : « Si on va au square, on pourrait peutêtre passer par les balançoire­s, qu’en dis-tu?» Vous verrez alors votre petit récalcitra­nt enfiler son manteau, en oubliant qu’il avait décidé de ne pas mettre le nez dehors !

Limitez les conflits aux choses vraiment importante­s.

Après tout, s’il a envie de mettre son pull bleu plutôt que le gris, qu’est-ce que ça change ? A chaque famille de déterminer ce sur quoi il n’y a pas à transiger (l’heure du coucher, le respect de l’autre, les bonnes habitudes alimentair­es…) et le moment où, en revanche, votre enfant peut donner son avis, voire choisir.

Ne cédez pas si le sujet vous tient à coeur.

Si elle dure, il vous suffit de couper court à la discussion en disant : « C’est comme ça et pas autrement. » Cela met un terme à la crise et, finalement, ça soulage votre tout-petit.

Plus votre enfant va grandir, et plus il poussera son refus jusqu’au conflit.

« Qui décide de ce qui me concerne ? » semble-t-il dire. Il faut lui faire comprendre que ce n’est pas lui. Lâcher prise semble parfois plus facile que de se battre avec votre petit obstiné (surtout quand on est fatiguée après une longue journée de travail…) mais il a besoin que vous teniez bon et posiez clairement les limites.

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