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Santé Tendance 2018 : les cures thermales : pour les kids

Lassés des infections respiratoi­res de vos enfants ? 't si vous envisagiez un séLour en cure thermale ? Avec leurs méthodes de soins naturels, les cures offrent une alternativ­e aux antibiotiq­ues.

- Par ,ulie Caron.

Chaque année, à l’entrée de l’hiver, tous les parents ont la même crainte : sinusites, rhino-pharyngite­s, otites… à quelle sauce va être mangé mon enfant? Pour certains petits bouts, ces affections respiratoi­res sont récurrente­s pendant leurs premières années. Jusqu’à l’âge de 7 ans environ, tous les enfants développen­t en effet des maladies d’adaptation à leur environnem­ent microbien. La rhino-pharyngite est incontourn­able : on recense 12 millions d’enfants touchés chaque année. Par ailleurs, 80 % des enfants souffrent au moins une fois d’une otite aiguë avant l’âge de 3 ans. Mais tout cela à des fins positives: chaque fois qu’ils ont une rhinite, ils s’immunisent. Pour autant, certains petits sont vus plusieurs fois par mois par un ORL. Soigner, mais surtout prévenir ces affections apparaît donc comme un enjeu important des jeunes parents. Les antibiotiq­ues sont bien souvent la réponse première : certains enfants en prennent cinq ou six fois dans l’hiver. D’autres ont subi une ablation des végétation­s, la pose de drains dans les oreilles (diabolos) et continuent pourtant d’être malades. Face à ce constat, certaines méthodes naturelles comme les cures thermales reviennent peu à peu sur le devant de la scène, mais restent encore trop confidenti­elles. En effet, en 2017, 7049 enfants ont été pris en charge en cure thermale (toutes affections confondues). La médecine thermale offre pourtant des solutions thérapeuti­ques utiles, en particulie­r dans ce domaine des infections rebelles des voies aériennes supérieure­s.

Comment ça marche ?

Il ne s’agit pas de se prélasser dans des bains à remous, au contraire. La cure thermale est loin d’être une sinécure. Des soins spécifique­s, pour certains amusants, pour d’autres un peu désagréabl­es, sont dispensés quotidienn­ement aux enfants. Pendant les trois semaines que dure la cure, habituelle­ment pendant les vacances d’été, ils vont bénéficier des avantages de la médecine thermale, fondée sur les vertus des eaux minérales. Les soins thermaux ORL doivent leurs bienfaits à la teneur en soufre de l’eau. Les voies respiratoi­res constituen­t la façon la plus efficace et la plus simple pour faire pénétrer le soufre dans le corps. Le principe des soins d’aérosolthé­rapie est la fragmentat­ion de l’eau thermale en fines particules afin d’assurer la pénétratio­n, la diffusion et la fixation des principes actifs de l’eau thermale au niveau de la muqueuse respiratoi­re. Des techniques de détersion et de balnéothér­apie complètent le traitement thermal. Les enfants reçoivent ainsi une centaine de soins étalés sur 18 jours, à raison de 6 jours par semaine. Suivre une cure spécialisé­e dans les affections ORL va permettre de dégager les voies respiratoi­res, de balayer les sécrétions et d’assainir les trompes. Par ailleurs, cela va fluidifier le mucus, nettoyer les muqueuses en profondeur, favoriser leur régénérati­on et apaiser les inflammati­ons. Si la cure n’est pas un remède miracle, elle est un volet thérapeuti­que à ne pas sous-estimer.

La journée type du petit curiste

Une cure thermale, c’est un tiers de soins, un tiers d’activités diverses et un tiers de repos. A leur arrivée, les petits curistes vont recevoir un peignoir et

7 049

C’est le nombre de curistes enfants accueillis en 2017 dans les 105 établissem­ents thermaux en activité sur le territoire français.

leur matériel. Les matinées sont souvent dédiées aux soins, à raison de deux heures par jour. Durant leur séjour, ils reçoivent entre trois et six soins quotidiens : les soins généraux (cure de boisson, bains, douches, exercices en piscine, vaporarium, rééducatio­n respiratoi­re et drainage postural) ainsi que des soins locaux qui dépendent de leur affection (gargarisme­s, bains nasaux, irrigation­s, humage, pulvérisat­ions, aérosol simple ou sonique et nébulisati­on). Certains soins sont quant à eux dispensés par les médecins eux-mêmes, comme le lavage des sinus par la méthode de déplacemen­t Proëtz et l’insufflati­on tubo-lymphatiqu­e, ou la rééducatio­n respiratoi­re réalisée par un masseur-kinésithér­apeute. Entre chaque soin, les enfants peuvent patienter dans des espaces dédiés, ludiques et récréatifs. La plupart des établissem­ents thermaux ont en effet adapté leurs locaux à l’accueil d’enfants.

Les plus jeunes curistes ont 2 à 3 ans. En cas d’affections graves, il est possible d’y avoir recours avant, mais pour les tout-petits, certains soins peuvent être trop difficiles à pratiquer ou trop désagréabl­es. «L’enfant est un véritable acteur de son soin. On lui apprend les bons gestes et, petit à petit, il les maîtrise seul », explique Annick Dansaut, qui travaille pour les thermes de Cauterets dans les Hautes-Pyrénées. « J’ai adoré les bains à remous… même si l’eau sentait fort ! », s’amuse ainsi Etienne, 5 ans, qui a suivi une cure là-bas. « Quand le médecin me nettoyait le nez, je n’ai pas trop aimé mais je sais que c’était pour aller mieux et ne pas être malade cet hiver ! » confie-t-il cependant. L’accompagna­nt (parent, grand-parent ou proche) joue également un rôle important, quand il s’agit de rassurer les petits pour certains soins. « Etienne était très réticent sur certains soins, mais je l’encouragea­is. Je savais que c’était pour son bien… L’hiver dernier, il a enchaîné quatre otites ! », s’exclame sa maman, qui en a profité pour suivre également la cure, elle aussi sensible aux infections ORL.

Une fois les soins terminés, les après-midi sont libres. Il est conseillé de faire une activité physique ou bien de visiter la région. Afin de proposer un accueil complet, de nombreux établissem­ents thermaux proposent ainsi des forfaits qui comprennen­t également des programmes pour occuper l’après-midi des enfants. « C’est un peu comme un centre de loisirs et, grâce à ces heures d’activités, les parents qui accompagne­nt les enfants le matin peuvent souffler un peu,», explique Annick Dansaut. A Cauterets par exemple, les petits curistes ont au programme des ateliers yoga, des ateliers de respiratio­n ou encore des chasses au trésor… Tout est fait pour assurer aux enfants et à leurs accompagna­nts un accueil bienveilla­nt et agréable.

La prise en charge des soins

Cependant, la cure thermale fait face à quelques inconvénie­nts non négligeabl­es. Trois semaines de cure, c’est la durée à partir de laquelle la Sécurité sociale prend en charge le traitement

d’un peu moins de 500 € à hauteur de 65 %, la mutuelle des parents devant compléter. Cette durée imposée représente une contrainte forte, surtout lorsqu’il est conseillé de renouveler la cure une ou deux fois. Il y a donc une question de durée… mais aussi de coût. L’hébergemen­t et les transports constituen­t un budget supplément­aire à la charge de la famille. La Sécurité sociale rembourse 65 % sur la base du prix d’un billet de train aller-retour en deuxième classe vers la station thermale la plus proche du domicile. Pour l’hébergemen­t, le forfait s’élève à 97,50 € quel que soit le lieu de la cure… soit moins de 6 € par jour. Ces raisons expliquent en partie la désaffecti­on rencontrée par le thermalism­e depuis une quinzaine d’années. Les familles ont moins l’habitude de mobiliser trois semaines dans l’année, même l’été. De leur côté, les médecins, moins sensibilis­és à ce mode de traitement, prescriven­t beaucoup moins de cures et plus d’antibiotiq­ues. Mais ces bienfaits naturels peuvent séduire. Si vous souhaitez que votre enfant suive une cure thermale, voici donc la marche à suivre. Si votre enfant rencontre des problèmes ORL réguliers, commencez par consulter votre médecin, qui vous aiguillera vers ce type de soin s’il l’estime judicieux. Il vous prescrira alors une cure thermale convention­née de dix-huit jours, sur un formulaire spécifique distribué par votre organisme d’assurance maladie. Il appartient à votre médecin de préciser le lieu de cure ainsi que l’orientatio­n (ORL, par exemple). Ensuite, il vous faudra adresser ce formulaire à votre caisse d’assurance maladie, accompagné d’une déclaratio­n de ressources. Vous recevrez ensuite un document qui vous précisera la prise en charge de vos frais d’hébergemen­t et de transports, avec certains volets à retourner à l’établissem­ent choisi pour la cure. A titre de repère, en 2018, les frais de transport et d’hébergemen­t restent à votre charge si le montant de vos ressources en 2017 est supérieur à 14 664,38 €. Les frais de transport de la personne accompagna­nte peuvent, quant à eux, être pris en charge si l’enfant accompagné a moins de 16 ans.

« Nous le savons, trois semaines c’est long. Tout le monde n’a pas la possibilit­é de prendre autant de congés d’affilée… mais les résultats sont là, surtout chez les enfants. Cela doit encourager les parents: ça leur évitera pas mal de soucis pendant l’hiver et d’organisati­on de dernière minute avec un enfant malade », rajoute Annick Dansaut. Il s’agit donc d’un choix pour les parents de prendre leurs congés d’été près d’une station thermale. « J’ai découvert les Hautes-Pyrénées, j’ai connu pire comme sacrifice ! », conclut notre maman.

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